Objectif zéro gaspi contre le Covid-19
Vaccination L’approvisionnement en doses devrait être tendu dans les semaines à venir
Après une certaine lenteur au démarrage, la campagne de vaccination anti-Covid doit progressivement atteindre son rythme de croisière en France. Avec le déploiement de 600 centres de vaccination d’ici à la fin janvier, l’ouverture avancée de la vaccination aux soignants de plus de 50 ans, aux personnes de plus de 75 ans hors Ehpad et à celles ayant des pathologies à haut risque, l’objectif est d’immuniser le plus grand nombre de Français vulnérables le plus rapidement possible. Alors, face à un risque d’approvisionnement tendu dans les semaines à venir, l’objectif est simple pour l’exécutif : zéro gaspillage.
«Un patient qui vient se faire vacciner sans consultation préalable, cela ralentit le flux. » Luc Duquesnel, médecin
La bombe est lâchée le 3 janvier. Un conseiller du Premier ministre, Jean Castex, cité par Le Figaro, indique qu’«entre 25 et 30% des doses de vaccin pourraient être perdues » en France en raison de problèmes logistiques. Selon cette estimation, cela signifierait une perte de 50 à 60 millions de doses sur les 200 millions commandées par Paris. Ce qui justifie les craintes de Matignon, c’est le conditionnement du vaccin Pfizer. «Ce sont des vaccins multidoses, a précisé Odile Launay, membre du comité vaccin Covid-19 à France Info. Avec un flacon, on peut vacciner cinq, voire six personnes. Ces vaccins peuvent être conservés au frigo pendant cinq jours quand ils sont envoyés dans les lieux de vaccination. En revanche, une fois préparés, ils doivent être utilisés dans les six heures. » Au-delà, le reste est jeté. Face à l’urgence, l’Agence européenne du médicament a décidé d’autoriser le prélèvement de cette sixième dose. «Des références sont transmises aux différents centres de santé pour extraire cette sixième dose», indique-t-on du côté du ministère de la Santé. Par ailleurs, «bien organiser la prise de rendez-vous, avec des consultations prévaccinales effectuées en amont» est primordial, selon Luc Duquesnel, médecin généraliste et président de la Confédération des syndicats médicaux français. « Un patient qui vient se faire vacciner sans consultation vaccinale préalable, cela ralentit le flux », précise-t-il.
Autre piste antigaspi : vacciner les personnes non prioritaires en fin de journée avec les doses restantes. Une bonne chose, estime Luc Duquesnel. Il est hors de question de jeter des doses alors que l’on redoute déjà aujourd’hui une pénurie. »