20 Minutes (Paris)

« Les Petits Meurtres » changent tout, sauf leur ADN

- Anne Demoulin A.D.

? [CNRS éditions]. Elles jouent sur la nostalgie. » Une époque où l’on fume au bureau, on écoute Radio Monte-Carlo, on se repose dans le fauteuil d’Emmanuelle et on tape à la machine à écrire.

« Des choses nouvelles »

« On avait envie d’explorer un monde que l’on n’a pas connu, celui dans lequel nos parents ont grandi, cette France crépuscula­ire des Trente Glorieuses où les choses commençaie­nt à changer et où les certitudes commençaie­nt à vaciller et où il y avait un enthousias­me général », explique de son côté Martin Douaire, cocréateur d’Ovni(s). Une énergie et un optimisme dont on a cruellemen­t besoin actuelleme­nt.

Les années 1970 portent les germes de notre monde, qu’une nouvelle génération cherche à comprendre : « C’est une époque où l’on découvrait plein de choses nouvelles, qui ont depuis été un peu corrigées », considère Thylacine, le compositeu­r de la BO d’Ovni(s). Carburer à la nostalgie n’est donc pas la seule raison de cet engouement pour les années 1970. « Une série d’époque n’est intéressan­te que si elle parle d’aujourd’hui», souligne Sophie Révil, qui produit la série de France Télévision­s. Alors que la question du féminisme et de la masculinit­é titille les années 2020, les années 1970 sont justement caractéris­ées par la deuxième vague féministe et « le machisme triomphant », rappelle Sophie Révil. Et de donner quelques informatio­ns sur l’intrigue de cette nouvelle époque : « On a imaginé qu’en 1972 il y avait une expérience faite au commissari­at de Lille et que la première femme commissair­e en France y était nommée. Dans la réalité, le concours de commissair­e s’est ouvert aux femmes seulement en 1974. »

Au-delà du côté funky et coloré des tabourets Tam Tam des Seventies, si les sous-pulls à col roulé vintage en acrylique s’incrustent tant dans les séries d’aujourd’hui, c’est parce qu’ils permettent de gratter tout en douceur l’époque que nous vivons.

Nouvelle époque, nouvelle équipe, et nouveau commissari­at. Les Petits Meurtres d’Agatha Christie, qui revient ce vendredi sur France 2, fait peau neuve, tout en conservant ce qui a fait son succès. Ainsi, la série s’appuie de nouveau sur un trio. Même si les trois acteurs changent, la dynamique entre les personnage­s reste la même. A l’exception du premier épisode, « La Nuit qui ne finit pas », librement adapté du roman éponyme d’Agatha Christie, la série va désormais proposer des enquêtes inédites. « Nous sommes la seule série au monde à créer de nouvelles histoires “d’après l’oeuvre d’Agatha Christie”, se félicite la productric­e Sophie Révil. Elle a écrit 66 romans, certains ont été trop adaptés, d’autres sont trop compliqués et pas adaptables. »

La productric­e a fait appel à une nouvelle équipe d’auteurs. « L’humour est différent, il est un peu plus corrosif,

« On parle davantage de sexualité, de psychanaly­se. » productric­e

Sophie Révil,

un peu plus adulte, estime-t-elle.On parle davantage de sexualité, de rapports hommes-femmes, de psychanaly­se. La présence d’une psy amène cet humour plus Woody Allen. » Mais que les fans se rassurent, tout ce qui fait la saveur de la série sera toujours là : « Agatha Christie et les histoires de meurtres géniales, la comédie débridée, la nostalgie de cette époque-là et cet amour de la belle image. »

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La troisième saison des Petits Meurtres d’Agatha Christie, qui sort ce vendredi, se déroule dans les années 1970.

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