«En période d’incertitude, la parole scientifique reste un refuge»
On n’a jamais autant entendu les scientifiques dans les médias, depuis le début de la crise sanitaire. Avec quel impact sur l’opinion publique ? Michel Dubois, sociologue au CNRS, mène des enquêtes sur l’image des sciences.
Quelles sont les conséquences de l’hypervisibilité des scientifiques ?
Tous les Français sont devenus peu ou prou des experts en virologie ! Versant négatif, elle a contribué à rendre visible la capacité des chercheurs à hésiter, à entrer dans des conflits ouverts.
Que retenir de vos dernières enquêtes sur la confiance dans la science ?
Contrairement à ce qu’on entend parfois, les attitudes vis-à-vis de la science sont restées stables au cours de la crise. Entre 75 et 80 % des Français expriment une confiance de principe à l’égard de la démarche scientifique.
A force d’entendre des soignants préoccupés par les hôpitaux, ne risque-t-on pas d’assister à une saturation de la population ?
Les différents indicateurs qu’on a aujourd’hui montrent qu’on en est loin. En période d’incertitude, la parole scientifique reste un refuge. Ce que l’on voit aujourd’hui, c’est que les citoyens souhaitent que les chercheurs s’investissent davantage en tant qu’experts dans les recommandations, en concertation avec la politique.