Et surtout la santé (informatique)
Les avancées de la biologie computationnelle, ou numérique, pourraient permettre de véritables prouesses médicales
Imaginez que l’informatique puisse créer du sang, transformer des cellules de graisse en os pour soigner l’ostéoporose, ou carrément créer une cellule à partir de zéro, pour lui assigner une mission dans notre corps. Cette idée paraît folle, mais elle pourrait devenir réalité. La biologie computationnelle (ou numérique), discipline qui mélange la programmation informatique et la connaissance du vivant, a fait un bond technologique ces dernières années, grâce aux progrès de l’intelligence artificielle (IA), entre autres.
La biologie, aujourd’hui, est capable de produire beaucoup plus de données observationnelles, notamment grâce au séquençage haut débit (lire l’encadré). Et on le sait : plus il y a de données pour nourrir l’IA, plus elle est performante. « C’est comme avec la reconnaissance faciale, une fois que vous avez montré beaucoup de visages à la machine, elle pourra distinguer un homme d’une femme, un jeune d’un plus âgé, etc. », pointe Martin Weigt, chercheur au département de biologie computationnelle et quantitative à l’université Pierre-etMarie-Curie. En biologie, c’est le même principe. A partir de l’observation, elle sera en mesure de prédire les règles et déduire des comportements.
Contre la maladie d’Alzheimer
Mais pour l’heure, elle marche encore un peu dans le brouillard. On sait en revanche qu’il est possible de changer la fonction d’une cellule. Et la biologie computationnelle donne de gros coups de main de ce côté-là. « On développe des programmes qui essaient de se comporter comme des cellules », indique Loïc Paulevé, chercheur au
CNRS en biologie computationnelle. Dans le futur, ces technologies pourraient permettre de soigner l’ostéoporose ou Alzheimer, par exemple, « en stimulant de nouvelles cellules cérébrales », comme l’explique Microsoft. Il serait possible d’imaginer générer de nouvelles cellules que le corps vieillissant ne parvient plus à produire. Avec la biologie synthétique, on pourrait aussi introduire une cellule dans le corps pour rechercher des pathologies. Elle aurait comme mission d’aller en tuer une autre, comme dans le cas du cancer. Les maladies ne seraient-elles bientôt plus qu’un lointain souvenir?