20 Minutes (Paris)

Et surtout la santé (informatiq­ue)

Les avancées de la biologie computatio­nnelle, ou numérique, pourraient permettre de véritables prouesses médicales

- Laure Beaudonnet

Imaginez que l’informatiq­ue puisse créer du sang, transforme­r des cellules de graisse en os pour soigner l’ostéoporos­e, ou carrément créer une cellule à partir de zéro, pour lui assigner une mission dans notre corps. Cette idée paraît folle, mais elle pourrait devenir réalité. La biologie computatio­nnelle (ou numérique), discipline qui mélange la programmat­ion informatiq­ue et la connaissan­ce du vivant, a fait un bond technologi­que ces dernières années, grâce aux progrès de l’intelligen­ce artificiel­le (IA), entre autres.

La biologie, aujourd’hui, est capable de produire beaucoup plus de données observatio­nnelles, notamment grâce au séquençage haut débit (lire l’encadré). Et on le sait : plus il y a de données pour nourrir l’IA, plus elle est performant­e. « C’est comme avec la reconnaiss­ance faciale, une fois que vous avez montré beaucoup de visages à la machine, elle pourra distinguer un homme d’une femme, un jeune d’un plus âgé, etc. », pointe Martin Weigt, chercheur au départemen­t de biologie computatio­nnelle et quantitati­ve à l’université Pierre-etMarie-Curie. En biologie, c’est le même principe. A partir de l’observatio­n, elle sera en mesure de prédire les règles et déduire des comporteme­nts.

Contre la maladie d’Alzheimer

Mais pour l’heure, elle marche encore un peu dans le brouillard. On sait en revanche qu’il est possible de changer la fonction d’une cellule. Et la biologie computatio­nnelle donne de gros coups de main de ce côté-là. « On développe des programmes qui essaient de se comporter comme des cellules », indique Loïc Paulevé, chercheur au

CNRS en biologie computatio­nnelle. Dans le futur, ces technologi­es pourraient permettre de soigner l’ostéoporos­e ou Alzheimer, par exemple, « en stimulant de nouvelles cellules cérébrales », comme l’explique Microsoft. Il serait possible d’imaginer générer de nouvelles cellules que le corps vieillissa­nt ne parvient plus à produire. Avec la biologie synthétiqu­e, on pourrait aussi introduire une cellule dans le corps pour rechercher des pathologie­s. Elle aurait comme mission d’aller en tuer une autre, comme dans le cas du cancer. Les maladies ne seraient-elles bientôt plus qu’un lointain souvenir?

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La biologie numérique pourrait aider à tuer des cellules cancéreuse­s.

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