20 Minutes (Paris)

Richard Berry

Retour sur la défense du comédien sur Instagram

- Laure Beaudonnet et Aude Lorriaux

La parole de Coline Berry-Rojtman a-telle été « confisquée » ? Une chose est sûre, Richard Berry n’a pas attendu que l’affaire paraisse dans la presse pour s’exprimer. Dès mardi soir, il a publié une story sur son compte Instagram, anticipant de quelques heures les accusation­s d’inceste dont il fait l’objet. A 22 h 23, mardi dernier, France Info sort l’informatio­n. Une enquête préliminai­re a été ouverte le 25 janvier, après une plainte déposée le même jour par sa fille aînée, Coline Berry-Rojtman.

Le lendemain, mercredi 3 février, l’enquête du Monde est publiée. Si l’article donne la parole à Coline Berry-Rojtman, la séquence médiatique semble dans un premier temps donner l’avantage au comédien (lire l’encadré). Comme si, en parlant le premier, Richard Berry avait réussi à imposer sa version des faits sur celle de sa fille. «Prendre les devants avant que l’enquête paraisse, c’est une particular­ité qui modifie forcément le traitement médiatique de l’affaire, ne serait-ce que dans sa chronologi­e», observe Marine Périn, porte-parole de Prenons la une. De son côté, l’avocate de Coline Berry-Rojtman, Me Karine Shebabo, regrette que, « comme dans les agressions sexuelles sur mineur, c’est encore une fois l’auteur présumé qui donne son rythme ».

Des erreurs sur le fond

Mais si l’acteur a fait un sans-faute sur la forme, il a multiplié les erreurs sur le fond. Dans son message, Richard Berry écrit, au sujet de sa fille : « Son récit a évolué avec le temps. Il a été démenti, renouvelé et enrichi par elle au gré des interlocut­eurs, ou de l’actualité. » Pour Florian Silnicki, fondateur de l’agence La FrenchCom et expert en communicat­ion de crise, attaquer la victime est inappropri­é : « C’est le meilleur moyen d’apparaître comme coupable. »

Par cette démarche de décrédibil­isation de la parole de la victime, Richard Berry retourne sa stratégie de communicat­ion contre lui-même. « On a là une forme de violence médiatique en action », conclut Me Karine Shebabo. Adopter une posture empathique aurait certaineme­nt eu plus d’efficacité.

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L’acteur (ici en 2016) a-t-il eu raison de s’exprimer si vite?

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