Un appel au secours pour sauver la grande nacre de Monaco
Monaco lance des campagnes d’observation pour sauver le coquillage, décimé par un parasite
Il y a quelques années, l’Office des timbres de la principauté de Monaco avait choisi « Pinna nobilis, une espèce vulnérable et protégée, largement présente» dans la réserve sous-marine du Larvotto, pour l’une de ses créations. Le timbre est toujours disponible, mais la grande nacre de Méditerranée est désormais aux abonnés absents. « On a pu en compter jusqu’à 600 en même temps dans l’espace naturel du Larvotto, mais, aujourd’hui, il n’y en a plus aucune », soupire Olivier Brunel, le chef du service aquariums à l’Institut océanographique de Monaco. Aussi, avec le gouvernement princier et l’Association monégasque pour la protection de la nature, il a lancé mercredi un « plan de mobilisation pour un retour des grandes nacres ».
«Difficiles à repérer»
« On appelle tous ceux qui vont sous l’eau à participer, présente Olivier Brunel. La police, les pompiers, les carabiniers, les clubs de plongée vont être mis à contribution. » Jusqu’à début avril, « plusieurs campagnes d’observation cibleront les jeunes nacres, qui sont d’ordinaire difficiles à repérer », expliquent les acteurs de ce projet. Car des spécimens juvéniles, qui résisteraient mieux au parasite tueur de la Pinna nobilis, pourraient être encore retrouvés.
« C’est en tout cas ce que l’on espère, explique le responsable de l’Institut océanographique de Monaco. Depuis l’été dernier, on a vu de jeunes nacres repousser dans quelques zones en Espagne, mais aussi en France et notamment en Corse. » Ces explorations s’annoncent toutefois délicates. A l’automne 2019, Monaco avait déjà lancé un projet expérimental visant à capturer des nacres juvéniles à l’aide de pièges placés dans le courant. L’opération, renouvelée en 2020, n’avait donné aucun résultat. D’éventuelles observations permettraient pourtant d’avancer. «Si on en localise, on notera tous les détails sur l’habitat, la profondeur, et on fera un suivi pour essayer d’en savoir davantage sur le parasite, précise Olivier Brunel. Comment agit-il et où est-il le plus virulent? On sait déjà que la grande nacre n’est pas touchée quand elle est présente dans des lagunes.» Mais de nombreuses inconnues demeurent.