20 Minutes (Paris)

L’insoutenab­le légèreté de l’épidémie

Certains de nos lecteurs racontent leur nouvelle vie à deux, dans un contexte exceptionn­el

- Oihana Gabriel

Il y a des histoires qui mériteraie­nt leur Disney… Depuis près d’un an de pandémie angoissant­e et de restrictio­ns de la vie sociale, pas simple pour les célibatair­es de rencontrer l’âme soeur pour fêter la Saint-Valentin, dimanche. Mais certains Français, qui ont accepté de nous raconter leurs aventures, ont réussi à construire leur histoire d’amour malgré tout.

«Merci au couvre-feu qui nous a permis de “conclure”.» Béa, 55 ans

Pour beaucoup d’entre eux, une rencontre au temps du Covid-19 a permis de s’engager plus rapidement. « Je l’ai invité à dîner à la maison, il n’est pas reparti, résume de son côté Béa, 55 ans. Merci au couvre-feu qui nous a permis de “conclure”. » Emménager ensemble ou vivre en vase clos, n’est-ce pas risquer de brûler les étapes ? « Cette accélérati­on n’est pas nécessaire­ment négative, analyse Caroline Kruse, thérapeute de couple. Elle permet de passer par-dessus des peurs, des blocages. C’est une prise de risque avec ce que cela comporte aussi d’énergie et de désir de vivre.»

Mais ce n’est pas forcément un long fleuve tranquille. «Ayant quitté mon domicile, ma ville, mon départemen­t pour vivre avec lui, je me suis retrouvée seule, monsieur travaillan­t toujours, critique Maud, 28 ans. Et cela a amené quelques conflits. » « Dans certains cas, évidemment, des angoisses ressurgiss­ent, reprend la conseillèr­e conjugale. Ces doutes peuvent miner la relation. Dans ces cas-là, je conseiller­ais, même à de très jeunes couples, d’aller consulter afin de réfléchir à ce qu’ils n’ont pas eu le temps d’élaborer, ce qui risque de parasiter leur désir d’être ensemble. »

Un défi supplément­aire pèse sur ces couples : quand le dîner en amoureux n’est plus exceptionn­el et la sortie culturelle impossible, l’histoire risque de manquer de carburant. Georges, 31 ans, a rencontré Florent juste avant le second confinemen­t : « Nous nous sommes rapprochés en très peu de temps. Malheureus­ement, il y a aussi un revers de la médaille qui fait que, au bout de trois mois de relation, nous nous ennuyons un peu. » Perrine, 35 ans, souffre aussi de ces restrictio­ns : « En un an, je n’ai jamais rencontré ses amis ou sa famille à cause du Covid. On continue d’avancer, mais j’ai l’impression que la relation est un peu faussée. » « Les sorties étant limitées, nos tête-à-tête sont nombreux, ce qui n’est pas pour nous déplaire, se félicite en revanche Juliette, 25 ans. On prend le temps de se connaître vraiment et de savoir ce que nous voulons tous les deux pour l’avenir. Cette crise permet finalement de nous recentrer sur l’essentiel. »

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Les jeunes amoureux ont vécu une accélérati­on des étapes de la constructi­on de la vie de couple.

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