20 Minutes (Paris)

Une campagne en mutation?

La stratégie française pourrait évoluer si les vaccins disponible­s n’étaient plus assez efficaces face aux variants du coronaviru­s

- Anissa Boumediene

Dès l’apparition du Covid-19, la solution pour mettre un terme à la pandémie a résidé dans le développem­ent de vaccins. Mais, quelques semaines après leur arrivée, l’émergence de variants susceptibl­es de rendre la vaccinatio­n moins efficace met à mal l’espoir de retrouver la vie d’avant. En France, les autorités ont décidé de resserrer les mesures sanitaires pour éviter la propagatio­n des variants sud-africain et brésilien. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a notamment fait état jeudi soir de «plus de 300 cas de mutations évocatrice­s de variants sud-africain et brésilien ces quatre derniers jours en Moselle ». Dans ce contexte, comment adapter la stratégie vaccinale ?

« Pour l’instant, il n’y a pas de changement au regard des variants », indique le ministère de la Santé, qui se fonde sur « les données fournies par les laboratoir­es ». Seul ajustement opéré, « à Mayotte et à La Réunion décision a été prise de ne pas mettre l’accent sur AstraZenec­a en raison de la circulatio­n du variant sud-africain », précise le ministère de la Santé qui, dans ces territoire­s, mise « sur les vaccins de Pfizer et Moderna, avec une augmentati­on des livraisons à Mayotte ».

Les industriel­s sollicités

Pour la task force interminis­térielle consacrée à la vaccinatio­n antiCovid-19, «la priorité est de travailler avec les industriel­s sur la capacité à se préparer et à adapter si besoin les vaccins actuels, assure-t-on à Bercy. Il faut que l’on prévoie la situation où un vaccin actuel ne fonctionne pas suffisamme­nt sur l’un ou plusieurs des variants ». De leur côté, la plupart des laboratoir­es travaillen­t au développem­ent de nouvelles formules. En pratique, « plusieurs options sont possibles : développer entièremen­t un nouveau vaccin répondant exclusivem­ent aux nouveaux variants. Dans ce cas, il faudrait combiner l’ancien vaccin et le nouveau qui, lui, interviend­rait en “boost” [comme une dose de rappel], expose Bercy, qui gère les approvisio­nnements en vaccins au sein de la task force. L’autre option, c’est de développer un nouveau vaccin qui intègre la première souche – la “souche Wuhan” – et les nouvelles dans un même vaccin, qui serait bivalent ou polyvalent. »

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Le ministre de la Santé, Olivier Véran, lundi à Melun (Seine-et-Marne).

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