Von der Leyen, «bouc émissaire parfait» sur la stratégie vaccinale
Si ce n’est pas un mea culpa, cela y ressemble. Invitée à s’exprimer devant le Parlement européen mercredi, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a répondu aux critiques sur la gestion européenne de la crise du Covid-19 : « Nous avons été en retard sur l’approbation des vaccins. Nous avons été trop optimistes quant à la production de masse, et peut-être trop confiants sur la livraison en temps voulu des doses commandées. »
« La Commission européenne, c’est le bouc émissaire parfait!», estime Pascal Canfin, président de la commission environnement au Parlement européen. Pour l’eurodéputé LREM, « vous négociez avec un laboratoire, le laboratoire ne vous livre pas, et on accuse la Commission. La réalité, c’est que, au moment de la négociation, le rapport de force était en faveur des laboratoires et pas des autorités politiques. »
«Un grand classique»
«Lorsqu’il faut mettre en oeuvre des politiques communautaires comme les vaccins, la Commission n’a pas les moyens de le faire sans s’appuyer sur les administrations nationales, rappelle Christian Lequesne, professeur à Sciences po. C’est un grand classique : étant donné que la Commission a une forme de permanence à Bruxelles, elle incarne l’Europe, en bien ou en mal. Pour les Etats membres, cela peut être très pratique pour se dédouaner de leurs propres responsabilités.»