20 Minutes (Paris)

Monsieur Brexit fait son entrée

Michel Barnier, l’ex-négociateu­r de l’UE pour le Brexit, va créer, en mars, son microparti afin de peser dans la campagne

- Laure Cometti

En 2016, il faisait la fierté de la droite française, flattée qu’un des siens soit choisi pour mener à bien les négociatio­ns du Brexit. Cinq ans plus tard, Michel Barnier est de retour à Paris. Sa mission auprès de l’Union européenne s’achèvera en mars, et, depuis janvier, l’ex-ministre LR prépare le lancement, dans la foulée, d’un microparti. A un an de la présidenti­elle, le Savoyard est, pour certains responsabl­es LR, le candidat idéal, tandis que d’autres préférerai­ent qu’il mette son expérience au service d’une autre tête d’affiche. Depuis peu, Michel Barnier n’arrête pas. Une rencontre avec les sénateurs LR a eu lieu le 2 février, une autre avec les députés mardi, puis un échange avec le syndicat CFDT mercredi, avant un rendez-vous avec le patronat du Medef. Il publiera également en avril un livre de 600 pages environ, un «journal» de ses années de négociatio­n du Brexit, qui pourrait lui donner l’occasion de faire un tour de France pour des dédicaces. « Il y a du teasing ! », résume le député LR de la Manche Philippe Gosselin.

S’il ne s’est pas officielle­ment déclaré candidat à la primaire de la droite, prévue dans les statuts du parti, Michel Barnier ne cache pas son désir de peser dans la campagne présidenti­elle. «Le risque pour le pays d’être fracturé n’a jamais été aussi grave », et « c’est une des raisons pour lesquelles je souhaite prendre ma part dans ce débat public », a-t-il déclaré à La Croix. Mardi, devant les députés LR, il a annoncé qu’il prendrait la tête d’un groupe de travail du parti sur le thème «patriote et européen», recommanda­nt au passage à ses pairs « d’écouter la colère sociale ». «Il va travailler autour de la souveraine­té, un thème majeur de la présidenti­elle», précise le vice-président du parti, Damien Abad.

A LR, on soupèse les atouts et faiblesses de ce nouveau venu dans la campagne. Pour Damien Abad, Michel Barnier «a la carrure d’un chef de l’Etat, il a discuté d’égal à égal avec les dirigeants européens durant plusieurs années ». Rigueur, expérience sont des termes qui reviennent souvent dans les échanges.

L’âge de ce politique aguerri, qui vient de fêter ses 70 ans, est tantôt perçu comme un atout – pour se différenci­er du président actuel – ou comme une faiblesse. «Avec son profil pas très sexy de techno et de proche des territoire­s, c’est un peu notre Jean-Marc Ayrault à nous…», glisse un LR.

Selon un récent sondage Elabe, Michel Barnier a une meilleure image auprès des sympathisa­nts Modem et LREM (60% d’opinions positives) qu’auprès des électeurs de droite (39 %). Le lancement de son associatio­n politique et la parution de son livre pourraient lui permettre de rallier davantage de soutiens à droite.

A LR, on soupèse les atouts et faiblesses de ce nouveau venu dans la campagne.

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A 70 ans, l’ex-ministre veut mettre son expérience au service de LR.

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