Le reconfinement local ne fait pas l’unanimité
Les habitants dénoncent un nouveau «coup dur», qui «ne va servir à rien»
La pause déjeuner a été l’objet de grandes discussions, lundi, dans les rues de Nice. Sur la place Masséna, près du cours Saleya ou sur la promenade des Anglais, tout le monde parlait des mesures annoncées par Bernard Gonzalez, le préfet des Alpes-Maritimes. De nouvelles restrictions de déplacement seront en vigueur sur l’aire urbaine littorale, de Menton à Théoulesur-Mer, pour les deux prochains week-ends. «Les sorties sont autorisées avec une attestation dérogatoire», a précisé le préfet.
« Tout ça pour ça ? lâche Olivier, 56 ans. Ça ne va servir à rien.» Son ami Mickaël, 25 ans, partage cet avis. «Ce sont des mesurettes, ce n’est pas assez fort et, surtout, c’est de moins en moins crédible. La seule réaction qu’on peut avoir de ces annonces, c’est d’en rire. » Finalement, le seul point contraignant pour ces Niçois, c’est le fait de «ne plus pouvoir profiter d’un petit verre de rosé pendant leur repas» le long de la «Prom». Le préfet a annoncé que «la diffusion de musique amplifiée et la consommation d’alcool sur la voie publique sont également interdites ».
Du côté de la place Masséna, Nathalie Ewald, Béatrice Mazoyer et Christine Lucki, ces trois collègues du secteur administratif dans la restauration, trouvent «qu’à un moment, il faut prendre des décisions », même si elles ne pourront plus profiter de leurs loisirs. «On aurait dû travailler le week-end pour être libres la semaine», plaisante Nathalie Ewald. Elle poursuit : «J’ai bien fait de profiter de mes 50 km de sortie vélo dimanche. Avec la limite d’une heure et cinq kilomètres, je ne pourrais plus faire ça. » Mais elles pensent à leurs collègues qui «souffrent depuis un an», comme «aux touristes qui sont déjà là». Les trois amies concluent : « Ces décisions auraient pu être prises avant. » Même constat près du cours Saleya. Romain Maison et Léo Mounzer travaillent dans les locations saisonnières. Pour eux, ces mesures vont «inciter les touristes à ne plus venir». «C’est encore un coup dur pour notre domaine, mais je me demande s’il n’aurait pas mieux fallu faire deux semaines de confinement général et strict. Je ne suis pas sûr que ça aura des résultats.»
«Ces décisions auraient pu être prises avant.»
Nathalie Ewald, Niçoise