« Une visite d’État n’est pas que protocolaire »
Ex-responsable presse dans l’administration Obama, Johanna Maska donne un aperçu des préparatifs de la visite d’Emmanuel Macron aux États-Unis
De notre correspondant en Californie,
Après Donald Trump, Joe Biden. Pour la seconde fois, Emmanuel Macron aura droit au tapis rouge à Washington, avec une visite d’État de trois jours, qui démarre mercredi. Johanna Maska, ancienne responsable presse de l’« advance team » (qui préparait les événements auxquels participait le locataire de la MaisonBlanche) de l’administration Obama, nous explique les coulisses de ces déplacements.
Combien de personnes travaillent sur les préparatifs d’une visite d’État ?
Il s’agit d’une étroite collaboration entre les services de la Maison-Blanche, avec le secrétaire social, le bureau de la Première dame et le chef du protocole du département d’État. Si on compte le bureau militaire de la Maison-Blanche et toute la technique avec les caméras, le son, les repas… on arrive à plusieurs centaines de personnes, et des préparatifs de plusieurs semaines.
Quel est le but d’une visite d’État ? Pourquoi Emmanuel Macron a-t-il été le premier invité de Donald Trump, et celui de Joe Biden ?
Une visite d’État est un honneur qui n’est pas que protocolaire. Il faut avoir une raison géopolitique, avec un message que l’on souhaite faire passer chez soi, mais aussi sur la scène internationale. En recevant Emmanuel Macron, Joe Biden veut mettre en avant la relation spéciale avec la France, le plus vieil allié des États-Unis, et leur unité absolue sur le soutien à l’Ukraine, face à Moscou. Cette visite intervient juste après le sommet du G20 et celui de l’Otan, cet été. Réaffirmer que le but de ces alliances est d’assurer la paix et la prospérité pour les futures générations est plus important que jamais.
Quels sont les défis d’une visite bilingue ? Les questions des journalistes étrangers sont-elles moins prévisibles ?
Contrairement à des régimes autoritaires, il n’y a pas de contrôle sur ce que peuvent demander les journalistes. La principale limite est la place. Il faut se mettre d’accord sur combien de journalistes sont autorisés à rentrer dans une pièce. Les conférences bilingues ralentissent aussi le rythme. Il faut donner le temps à l’interprète de traduire, mais les présidents y sont habitués, avec tous les sommets internationaux.
Quelle est la demande la plus surprenante que vous ayez reçue ?
Silvio Berlusconi voulait paraître plus grand. La délégation italienne a donc demandé si Barack Obama pouvait se tenir debout sur une petite boîte, et Silvio Berlusconi, sur une autre, plus haute, pour que leur différence de taille soit moins visible. C’était ridicule. La presse aurait vu la différence de taille entre les boîtes. On a refusé.
L’Italie en état d’urgence après un glissement de terrain sur l’île d’Ischia
Dimanche, le gouvernement italien a proclamé l’état d’urgence pour l’île d’Ischia, en face de Naples. Elle a été touchée, la veille, par un grand glissement de terrain, provoqué par de fortes pluies, ayant fait au moins sept morts. Le dispositif prévoit une procédure accélérée pour mettre en place des structures d’accueil et pour mobiliser des fonds et des moyens, dont ceux de la protection civile. Plus de 200 de ses membres, aidés par les forces de l’ordre, cherchent encore cinq disparus, tandis que des centaines de volontaires s’affairent à nettoyer les rues.