20 Minutes (Paris)

Un programme bien chargé

L’espace pourrait permettre à la France et aux États-Unis de réparer leurs relations diplomatiq­ues fragilisée­s

- Rachel Garrat-Valcarcel

De notre envoyée spéciale au centre de vol spatial Goddard de la Nasa,

Q

uand votre relation bat de l’aile, c’est parfois que vous avez besoin d’espace. C’est ce qu’ont – littéralem­ent – fait la France et les États-Unis. Après la crise liée à la rupture du contrat de sous-marins pour l’Australie, orchestrée par Washington, « le spatial a joué un rôle majeur dans la reconstruc­tion de la relation franco-américaine », assure Nicolas Maubert, conseiller spatial à l’ambassade de France. On comprend mieux pourquoi la visite d’État d’Emmanuel Macron aux États-Unis, cette semaine, comprend une forte séquence spatiale. Le président est accompagné de Thomas Pesquet et de la nouvelle spationaut­e française, Sophie Adenot. Ils rencontrer­ont, ce mercredi,

Kamala Harris, la vice-présidente, qui supervise ces questions au niveau du gouverneme­nt fédéral.

Pour illustrer cette coopératio­n spatiale, les journalist­es qui suivent la délégation française étaient conviés, mardi, au centre de vol spatial Goddard de la Nasa, dans le Maryland. Symbolique : c’est le tout premier centre construit par l’agence, dans les années 1950. Sur place, les scientifiq­ues français étaient de sortie pour témoigner de la collaborat­ion franco-américaine. « Les ÉtatsUnis reconnaiss­ent que la France est l’un des seuls pays à tout maîtriser dans le spatial : scientifiq­ue, commercial et militaire », explique Nicolas Maubert. Très enthousias­te, il fait même rêver l’assistance : et si, grâce à cette « bromance », le premier Européen à fouler le sol lunaire était français ?

Coopératio­n ou « coopétitio­n » ?

C’est en tout cas l’histoire qu’Emmanuel Macron veut raconter lors de cette visite : celle d’une excellente relation avec les États-Unis. Sauf que la relance du programme spatial américain taille des croupières à la France et à l’Europe dans leur domaine d’excellence : les lanceurs spatiaux. C’est la cas, notamment, du programme privé Space X d’Elon Musk, largement subvention­né par le gouverneme­nt fédéral. « On aime bien parler de “coopétitio­n” entre nous… », finit par reconnaîtr­e Nicolas Maubert. Certes, cette troisième visite d’État en dix ans témoigne de la bonne relation entre Paris et Washington. Mais les États-Unis ont aussi leurs intérêts propres. Et la France, leur oldest ally, devra faire avec.

Ce mercredi, Emmanuel Macron s’exprimera devant les médias américains, avant un déjeuner avec des élus du Congrès et une séquence mémorielle l’aprèsmidi. Au programme de jeudi : entretien avec Joe Biden, suivi d’une conférence de presse commune, et déjeuner autour des questions internatio­nales. Enfin, vendredi, le président se rendra à la Nouvelle-Orléans pour parler francophon­ie, sport et culture.

Alexis Kohler soupçonné d’avoir participé à des décisions sur MSC, lié à sa famille

Le secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, bras droit d’Emmanuel Macron, a été mis en examen pour sa « participat­ion » à des décisions relatives à MSC. Lorsqu’il était haut fonctionna­ire, entre 2009 et 2016, il aurait participé à des délibérati­ons ou des orientatio­ns stratégiqu­es liées à cet armateur italo-suisse, dirigé par les cousins de sa mère. Alexis Kohler a été interrogé les 22 et 23 septembre, puis mis en examen pour prise illégale d’intérêt dans le cadre de cette affaire, révélée pour la première fois par Mediapart en 2018. L’enquête est déjà riche de plus de cinquante auditions et dix perquisiti­ons.

 ?? L. Marin / AFP ?? Emmanuel Macron doit rencontrer Kamala Harris, chargée des questions spatiales.
L. Marin / AFP Emmanuel Macron doit rencontrer Kamala Harris, chargée des questions spatiales.
 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from France