Fleury a mis la barre haut
Les Franciliens se déplacent à Avranches en 16e de finale de Coupe de France, ce mercredi
«Attention, on n’a rien à voir avec la prison. Que ce soit clair. » Laurent Tison est catégorique. Celui qui officie dans la peau de Maurice le lion, la mascotte du club, et qui est surveillant pénitentiaire à la maison d’arrêt du coin, tient à faire la différence entre le club de Fleury-Mérogis et la plus grande prison d’Europe.
Objectif National
« On entend des remarques en déplacement, mais ça reste souvent dit avec humour, raconte Bernard Bouger, coach du club de l’Essonne. Je me souviens d’une fois où on nous avait dit “ils rentrent dans leurs cellules” après un échauffement. » Il faudra être imaginatif pour les surprendre, ce mercredi (18 h) à Avranches (National), où FleuryMérogis dispute le premier 16e de finale de Coupe de France de son histoire. Depuis 2005, le club a pris le nom de Fleury 91, changement impulsé par le président et mécène, Pascal Bovis. Parti des tréfonds des championnats District, Fleury s’est désormais installé en CFA, vise à moyen terme une montée en National et réussit cette saison un beau parcours en Coupe. Après deux clubs de National, c’est le leader de L2, Brest, qui a été éliminé. « On a des choses à vendre pour attirer des joueurs, souligne le coach. On est un club à la limite du professionnalisme. On sait aussi que pas mal de recruteurs ont un oeil sur les joueurs d’Ile-de-France. » Laurent Tison sera, lui, du déplacement en Normandie pour soutenir les troupes, ce mercredi, avec une cinquantaine de supporters. Mais parfois, ses week-ends footballistiques le ramènent à son boulot. « Je croise des mecs et je me dis “tiens, je l’ai déjà vu en prison, lui”. J’en ai aussi amené certains au club, en leur disant qu’ils seraient mieux là qu’à traîner dehors. »