« Ça aurait eu de la gueule »
L’entraîneur rennais regrette de ne pas avoir dirigé Étienne Didot à Lorient
Vendredi soir, contre Nancy (19 h), le Guingampais Étienne Didot devrait disputer son 400e match en Ligue 1. Un chiffre impressionnant que commente, pour
20 Minutes, Christian Gourcuff, l’entraîneur qui a fait débuter le natif de Paimpol en première division. C’était le 12 janvier 2002, face au PSG (1-2)...
Que vous inspire cette 400e d’un des joueurs bretons les plus emblématiques ?
Que ça passe vite, ça ne me rajeunit pas (sourire)… 400, c’est conséquent. Je pense qu’il n’a pas eu la carrière qu’il aurait méritée. Elle est déjà remarquable, mais quand je l’ai lancé à Rennes, je le voyais évoluer à un ton plus haut encore. C’était un joueur intéressant, malheureusement je suis parti du Stade Rennais peu après, donc nos chemins se sont souvent croisés.
Quand vous dites « à un ton plus haut encore », vous pensez à quoi ? À l’équipe de France ? Lui ne regrette pas de ne pas l’avoir connue, en tout cas…
Quand il était jeune, on pouvait quand même l’espérer. Après, sa trajectoire s’est stabilisée. Bon, je ne vais pas commenter ses choix de carrière… À Rennes, c’était un peu compliqué pour lui à un moment donné, pour des raisons que j’ignore. À Toulouse, il a évolué dans une équipe qui était globalement moyenne, et même s’il a fait tranquillement son chemin, ça ne lui a pas permis de franchir un palier. Mais sa trajectoire à Rennes l’avait déjà empêché de franchir un cap.
Vous vous souvenez de son entrée en jeu, le 12 janvier 2002 ?
Vaguement… Je me souviens plutôt de son intégration dans le groupe professionnel. Hervé Guégan, qui s’occupait de la CFA, m’en disait beaucoup de bien. Étienne venait, donc, de temps en temps avec nous, puis je l’ai intégré assez rapidement à l’équipe pro. La gestion de l’effectif était déjà compliquée à l’époque, mais je croyais en lui, j’avais pris le risque de l’incorporer dans des situations un peu tendues.
Vous auriez aimé l’avoir cette saison, pour votre retour au Stade Rennais ?
On n’est plus dans cette projection-là, mais ça n’enlève rien à mon estime pour lui. Je l’ai un peu perdu de vue, même si je suis ses matchs. C’est vrai qu’à un moment de sa carrière, c’est un joueur que j’estimais beaucoup. J’ai essayé de le recruter à Lorient quand il a quitté le SRFC [en 2008]. À mon grand regret, ça ne s’est pas fait, et je ne sais pas pourquoi. Il nous aurait aidés à franchir un cap. C’était l’époque où il y avait les Gameiro, Amalfitano… Ça aurait eu de la gueule avec Étienne à ce moment-là.