De la marijuana, mais pour de rire
Dans « Les Mauvaises Herbes », la culture de cannabis paraît très réelle, et pourtant...
On rit de bon coeur en regardant Les Mauvaises Herbes de Louis Bélanger. Ce conte ironique met aux prises un acteur ringard et une factrice lesbienne, contraints d’aider un fermier bourru du Québec dans sa culture de la marijuana. « La “mariculture”, comme on dit au Québec, est un prétexte pour faire cohabiter ces personnages à la morale élastique pendant un hiver », explique le réalisateur à 20 Minutes. Le sujet est abordé avec une réjouissante liberté de ton, mais l’équipe a été très sérieuse quant aux herbes qui donnent son titre à cette délicieuse comédie. « Nous avons fait appel à un conseiller technique pour tout ce qui concerne les plantations, raconte Louis Bélanger. Nous l’avons même crédité au générique. » Le réalisateur tenait à ce que les plantations soient le plus réalistes possible. Louis Bélanger pensait même utiliser de vraies plantes. « J’ai longtemps espéré qu’on allait nous accorder une dérogation pour les faire pousser, ce qui était un brin naïf », avoue-t-il. Trois semaines avant le tournage, alors qu’avocats et policiers se renvoyaient la balle, André-Line Beauparlant, directrice de production, a pris les choses en main. « Elle a fait venir tous les faux plants de cannabis utilisés dans “Breaking Bad” et “Weeds”. Mais on les a trouvés trop moches ! » Soixante personnes se sont alors mises au travail pour créer les 2 000 plants en tissu qu’on voit dans le film. L’acteur Gilles Renaud, épatant en cultivateur vieillissant, garde un beau souvenir du tournage. « Je suis devenu incollable sur la mariculture, affirme-t-il, même si cela ne me sert à rien, car le cannabis reste interdit au Canada. » Il est, en revanche, fort recommandé d’aller découvrir Les Mauvaises Herbes en salles.