La surveillance sur les dents avec les requins
Des animaux sont équipés de balises pour être suivis à la trace
Il mesure jusqu’à douze mètres et côtoie les côtes bretonnes entre avril et juin pour se nourrir de plancton. Totalement inoffensif, le requin-pèlerin reste mystérieux et intrigue les scientifiques. « On ne sait pas combien ils sont, ni où ils se reproduisent. On ne sait pas non plus déterminer leur âge », explique Alexandra Rohr. Depuis un an, la chargée de mission à l’Association pour l’étude et la conservation des sélaciens (Apecs) scrute la balise collée sur le dos d’Anna, un requin-pèlerin de 6,50 m tatoué l’an dernier. « On l’a vue en Irlande en mai, puis près de l’île de Man en juillet, avant de la retrouver au nord de l’Ecosse en août. On ne l’a revue en surface qu’en janvier au sud du Maroc, près de la Mauritanie », ajoute Alexandra Rohr.
Combien sont-ils ?
Depuis février, l’Apecs n’a plus vu sa petite protégée revenir en surface et ignore si elle sera en Bretagne pour le printemps. L’association entend donc poser quatre nouvelles balises sur d’autres individus. « Certains viennent un jour en Bretagne, d’autres une semaine. Contrairement aux dauphins ou aux baleines, ils n’ont pas besoin de monter en surface, donc on ne les voit que très rarement », poursuit la chargée de mission. Combien sont-ils au large des côtes bretonnes ? Impossible de le savoir. « Dans les années 1960, les pêcheurs en débarquaient une centaine chaque année. Dans les années 1980, ce chiffre est tombé à une dizaine », rapporte Alexandra Rohr. Protégé, le requin-pèlerin qui était utilisé pour son huile est interdit de pêche depuis 2007.