Besiktas proche de la lutte finale
Lyon se déplace dans le volcan des Turcs en quart de finale retour de Ligue Europa
Le calme avant la tempête. Mercredi, au pied du Vodafone Arena, où se déroule le quart de finale retour de Ligue Europa entre Besiktas et Lyon, ce jeudi (21 h 05), l’activité est calme. Rien ne laisse présager que le quartier va bouillir pour ce rendez-vous européen.
« Du côté des opprimés »
Les travées du nouvel écrin des Aigles noirs font partie des plus chaudes de Turquie. Depuis son implication dans le mouvement de contestation du parc Gezi en 2013, Çarsi, le groupe de supporters créé en 1982, à tendance anarchiste, marque l’identité des fans du Besiktas. « Ils ont tenu à rester à distance du pouvoir, et pour cette posture solide, ils méritent le respect », reconnaît Mert, fan de Galatasaray. Du fait de leur positionnement critique envers le pouvoir d’Erdogan, Çarsi et les fans du Besiktas sont surveillés. Trente-cinq supporters ont été arrêtés, et des leaders inquiétés. « Chaque match reste un moyen de s’exprimer, mais les supporters jouent la carte de l’humour », analyse Samim Akgönul, chercheur à l’université de Strasbourg. Çarsi, à l’image populaire, est toujours contre quelque chose. « Le mot qui nous décrit, c’est “rébellion”, rebondit Furkan. Nous avons toujours été du côté des opprimés. Nous sommes contre tout, donc contre la violence. » Encore plus après les débordements du Parc OL. « Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de groupuscules violents », nuance l’universitaire. S’ils réservent à Lyon un accueil à la hauteur de l’enjeu, les Stambouliotes ne s’attendent pas à d’autres incidents. « Nous sommes très passionnés, conclut Kemal, qui sera au stade. Si personne ne nous attaque, nous n’attaquons pas. »