Place au dialogue entre Etat et ultras
Antoine Mordacq a pris les rênes de la Division nationale de lutte contre le hooliganisme
Changement de cap à la Division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH). En août, Antoine Boutonnet, à l’origine du plan Leproux en 2010 qui a pacifié le Parc des Princes, quittait ses fonctions après huit ans de service. Un départ qui ne sera pas forcément regretté par les ultras de France qui voyaient en lui la main, (pas) invisible, responsable d’un durcissement de la politique de la France en matière de supportérisme. A sa place, est arrivé le commissaire Antoine Mordacq.
La DNLH n’a pas une bonne image
« Je me suis beaucoup occupé du Parc et du Stade de France. Je gérais sur le terrain la prise en charge des unités de police, explique Antoine Mordacq. Après ça, j’ai été détaché auprès de la FFF comme responsable de la sécurité de l’Euro. » Et le voilà, maintenant, à 32 ans seulement, à la tête de la DNLH, un organisme qui n’a jamais joui d’une très bonne image auprès des supporters de foot. En cause, un manque de dialogue et la sensation, pour les associations ultras, d’être rarement écoutées et encore moins entendues. Avec l’intronisation d’Antoine Mordacq, les choses pourraient changer dès cette saison. On ne compte pas le nombre de fois où le mot « dialogue » est sorti de la bouche du commissaire. « Il y a de nouveaux enjeux qui se présentent à nous depuis à peu près un an, c’est tout ce qui touche au développement du dialogue avec les supporters », assure-t-il, lui qui ne veut pas que la DNLH soit perçue comme une division anti-supporters. « Il y a beaucoup de public ultra qui ne tombe pas forcément dans la violence, il n’y a aucune ambiguïté là-dessus. Certains sont persuadés qu’il y a une confusion qui est faite et que la DNLH met tout le monde dans le même panier. Ce n’est pas vrai. » L’avenir nous dira si la volonté de dialogue affichée par le nouveau patron de la DNLH a su se retranscrire dans les faits. En attendant, l’heure semble bel et bien à l’apaisement entre ces deux mondes, qui historiquement ont toujours eu du mal à se comprendre. Et c’est déjà une belle avancée.