Un plan pour être propriétaire, mais sans terrain
La métropole vient d’adhérer à l’Organisme foncier solidaire
Souvent citée en exemple pour sa politique du logement, la métropole rennaise revoit un peu sa copie en matière d’accession sociale à la propriété. Depuis l’instauration du dispositif en 1997, près de 5 500 foyers aux revenus modestes et intermédiaires ont profité des aides de la métropole pour devenir propriétaires. Le dispositif marche donc bien, trop bien même. Les élus se sont en effet aperçus que certains bénéficiaires avaient réalisé de belles plus-values en revendant leur logement à prix d’or.
Eviter la spéculation
« Une fois vendu, le logement perd sa vocation sociale. Le dispositif ne profite donc qu’au premier acquéreur qui est libre de revendre son bien comme il l’entend », indique Honoré Puil, viceprésident de Rennes métropole chargé du logement. Autrement dit, certains ont profité de la générosité de la collectivité en achetant un logement à un prix maîtrisé pour le revendre ensuite au prix du marché. Pour corriger le tir, les élus ont voté jeudi soir lors du conseil métropolitain l’adhésion à l’Organisme foncier solidaire (OFS). Ce nouveau dispositif, déjà mis en place à Lille ou Saint-Malo, permettra aux ménages aux revenus modestes d’acheter les murs de leur logement sans être propriétaire du terrain. Concrètement, c’est l’OFS qui achètera le foncier et le mettra à disposition du futur acquéreur en échange d’une redevance. En cas de revente, le propriétaire ne pourra céder son bien qu’à une personne disposant de conditions de ressources semblables. « Le logement restera ainsi à vocation sociale de manière pérenne et cela évitera que le foncier soit l’enjeu de spéculations », précise Emmanuel Couet, président de Rennes Métropole. Ce nouveau dispositif sera expérimenté à partir du mois de septembre sur quelques programmes à Rennes et à Cesson dans le futur quartier ViaSilva avant d’être progressivement étendu dans la métropole.