Des lycéens parlent de leur prof salafiste
Proche des réseaux djihadistes, un enseignant a été révoqué
Un professeur de génie mécanique soupçonné de soutenir la cause djihadiste a été révoqué par l’Education nationale. Contestée par l’enseignant, cette décision a été confirmée par le tribunal administratif, qui a jugé que l’homme avait adopté « un comportement incompatible avec l’exercice de ses missions d’enseignement ». Les services de renseignement l’avaient identifié comme membre du milieu salafiste rennais, coupable d’avoir traduit des textes sur des forums djihadistes et incité plusieurs personnes à partir en Syrie. Au lycée professionnel Charles-Tillon où il exerçait, la nouvelle s’est rapidement répandue. « On a vu ça sur Facebook. Ça fait bizarre. Mais on ne le connaissait pas », témoignent des élèves. Cela fait trois ans que l’enseignant n’a pas mis les pieds au lycée. Déjà surveillé, il avait fait l’objet d’une assignation à résidence fin 2015 et n’enseignait plus. « On ne savait pas pourquoi il était arrêté. On nous avait dit qu’il avait des soucis de santé », se souvient Erwan*. Cet ancien élève du lycée a passé près de trois ans dans la classe de M. Z. « Il avait parfois un comportement bizarre, il paraissait nerveux. Il nous disait que l’éducation se dégradait », poursuit l’ancien lycéen.
« Il ne communiquait pas beaucoup avec les autres profs. » Un ancien élève
Ce qui a marqué Erwan, c’est la méthode de son ancien prof. « Il nous donnait des exercices à faire, il partait dans une autre salle et nous laissait sans surveillance. » Timothée* est plus réservé. Lui trouvait son enseignant « un peu autoritaire », mais sans plus. « Il avait l’air un peu isolé, il ne communiquait pas beaucoup avec les autres profs, poursuit l’ancien élève. Mais on n’a jamais eu une allusion » à ses croyances.
* Les prénoms ont été changés.