L’hôpital a les nerfs à vif
Le mouvement de grève a repris au centre Guillaume-Régnier
«J’y travaille mais clairement, je n’aimerais pas y être soigné. » Infirmier à l’hôpital psychiatrique Guillaume-Régnier depuis douze ans, Pascal est usé. Comme lui, une cinquantaine de salariés ont débrayé mardi pour réclamer des moyens humains et matériels supplémentaires. Une enveloppe de 1,65 million d’euros a certes été débloquée courant janvier. Pas suffisant, selon les syndicats. « Cette rentrée d’argent permettra juste à l’hôpital de ne pas être en déficit cette année. Cela ne répond en rien à nos problèmes », indique Anne Beaume de Sud Santé Sociaux.
Les violences se multiplient
Deux mois après avoir suspendu son mouvement, le syndicat tire donc de nouveau la sonnette d’alarme pour réclamer l’ouverture de 20 lits supplémentaires et la création de 15 emplois. Pour le personnel soignant, la souffrance se mêle à un sentiment d’impuissance. « Nous ne demandons pas une hausse des salaires. Juste de pouvoir soigner des personnes qui ont besoin de soins », indique Olivier Scelles, infirmier. Dans ce climat, un rien suffit pour exacerber les tensions. Depuis le début de l’année, 600 fiches de signalement d’événements indésirables ont ainsi été enregistrées. « Cela va des insultes, aux menaces physiques ou aux agressions », énumère Olivier Scelles, membre du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail de l’établissement. La direction assure de son côté mettre tout en oeuvre « pour améliorer la qualité de prise en charge des usagers et des conditions de travail des professionnels, tout en veillant aux équilibres budgétaires ».