Des journées très Net
Et si, ce week-end, vous profitiez des monuments depuis votre canapé ? Grâce à des dispositifs numériques et à la réalité virtuelle, des visites s’offrent à vous, sans attendre.
C’est un bâtiment sans charme caché sur le site de l’Hôtel-Dieu. A l’intérieur, le conservatoire du patrimoine hospitalier a des airs de cabinet des curiosités où s’entassent 6000 objets médicaux en tout genre. « C’est important de conserver et de montrer tout ce matériel pour voir comment la médecine a évolué au fil des siècles », souligne Annic’k Le Mescam, présidente du conservatoire du patrimoine hospitalier de Rennes.
Des instruments de torture
A la vue de certains instruments, il n’est pas rare que le visiteur blêmisse tant cela ressemble à de la torture. Exemple avec ce casque métallique utilisé pour reconstruire les gueules cassées pendant la Première guerre mondiale. Ou cette clé de Garengeot du XVIIIe siècle, utilisée par les dentistes pour arracher des dents. « Cela arrivait qu’ils arrachent un morceau de mâchoire », s’amuse Annic’k Le Mescam. Ouvert il y a six ans, le conservatoire enrichit chaque année sa collection avec des dons de la part d’hôpitaux ou de particuliers. Le site de l’Hôtel-Dieu étant en pleine métamorphose, se pose désormais la question de l’avenir du conservatoire. « On devrait rester à l’Hôtel-Dieu. Peut-être pas au même endroit mais en tout cas sur le site », indique Annic’k Le Mescam.
Envie de voir des oeuvres et de profiter des 35es Journées du patrimoine, samedi et dimanche, sans avoir à supporter les interminables files d’attente? Si vous préférez vous cultiver depuis votre canapé ou bien découvrir des lieux loin de chez vous, c’est aujourd’hui possible grâce à des initiatives numériques. Depuis quelques années, Internet et la réalité virtuelle ont investi l’univers du patrimoine, proposant des contenus librement accessibles au grand public.
Réalité augmentée
Visiter le Grand Palais à Paris ou le château d’Angers en restant chez soi, c’est ce que propose Google Art Project (artsandculture.google.com), un service proposé par le géant du Net. En quelques clics, l’internaute peut naviguer dans les salles du musée choisi, naviguer de salles en salles et zoomer sur quelques oeuvres. « Nous travaillons avec de nombreux musées et monuments français à qui nous proposons des numérisations d’oeuvres en ultra haute définition, mais également la numérisation Street View de leurs monuments », explique Marie Tanguy, responsable communication et relations publiques chez Google. « Nous numérisons à chaque fois des lieux inaccessibles au grand public, parce qu’ils sont trop fragiles, secrets ou dangereux », ajoute Google. En tout, une vingtaine de musées et monuments sont accessibles au grand public, parmi lesquels le château de Versailles, la Cinémathèque française, l’Institut du monde arabe, les châteaux de la Loire, le musée de la Monnaie de Paris, le Palais-Bourbon, l’hôtel de Lassay mais aussi le pont du Gard ou encore le musée d’Art classique de Mougins. Plus impressionnant, la réalité augmentée permet au visiteur de plonger virtuellement dans l’histoire des monuments. Une start-up française, Histovery, s’est spécialisée dans ce créneau il y a cinq ans. Grâce à ce procédé, l’internaute prend « le contrôle de la visite et peut accéder à ce qui n’est pas accessible comme une pièce, un bureau », précise Bruno de Sa Moreira, le cofondateur d’Histovery qui multiplie les collaborations avec les musées et monuments français. Plusieurs emblématiques lieux culturels sont ainsi accessibles au grand public en réalité augmentée, comme le palais des Papes à Avignon, le château de Blois, la Conciergerie de Paris ou bien encore le Airborne Museum en Normandie.