Les forces de l’ordre lèvent le blocage de Rennes-II
Les forces de l’ordre sont intervenues mardi matin sur le campus de Villejean pour libérer l’accès aux bâtiments bloqués
Le président de Rennes-II avait été clair. En cas de blocage, il n’hésiterait pas à faire appel à la force publique. Le scénario craint a eu lieu mardi matin. Un peu avant 8 h, une centaine d’individus cagoulés, et munis de bâtons pour la plupart, ont bloqué les entrées des bâtiments de l’université, empêchant le personnel et les étudiants d’aller en cours. La situation est alors devenue très confuse sur le campus, les insultes pleuvant entre partisans et opposants au blocage. Quelques étudiants et enseignants qui tentaient de pénétrer dans les bâtiments ont également été repoussés à coups de bâtons. Le calme est finalement revenu vers 9 h 30 avec l’intervention d’un escadron de gendarmes mobiles, venus débloquer et sécuriser les accès aux bâtiments. Le tout sous les applaudissements d’une bonne partie des étudiants. Encore échaudé par le blocage de son université au printemps dernier « qui a laissé des traces », le président Olivier David justifie cette intervention des forces de l’ordre. « Nous avons réagi à la violence qui nous a été imposée, assure-t-il. Il y a eu des scènes très violentes et nous ne pouvons pas laisser ce climat s’installer. »
« Rien ne justifiait le blocage »
Affichant sa fermeté, Olivier David se défend toutefois de vouloir réprimer le mouvement social. Il en veut pour preuve la dispense d’assiduité aux cours accordée par la direction aux étudiants qui souhaitaient aller manifester mardi. « Malgré cela, il y a eu des violences. Cela montre bien qu’il est impossible de discuter avec les bloqueurs qui restent enfermés dans leur stratégie nihiliste. Car rien ne justifiait aujourd’hui le blocage ! », assure-t-il.
Sur le campus, beaucoup d’étudiants et de personnels ne comprenaient pas non plus l’attitude des bloqueurs. « Ils ne portent aucune revendication et n’ont même pas le courage d’agir à visage découvert », indique Orane, étudiante en géographie. Un professeur d’histoire a quant à lui assisté à la scène, incrédule. « Cela fait trente ans que j’exerce ici, donc j’en ai connu des grèves. Mais je n’avais jamais vu des gens aussi violents, c’est vraiment consternant ! »