La solidarité toutes voiles dehors
Les Ateliers du vent accueillent les Rencontres de l’économie sociale et solidaire
Solidaire n’est pas qu’un mot aux Ateliers du vent. Les locaux gigantesques de cette association sont situés rue Alexandre-Duval, à Rennes, et offrent un lieu de vie aussi bien à des artistes, pour qu’ils créent à l’envi, qu’aux Rennais qui souhaitent s’y rendre pour voir des oeuvres ou boire un verre. Entre son mode de fonctionnement et son concept fondateur, l’association repose sur les piliers de l’économie sociale et solidaire (ESS). Elle accueille d’ailleurs les 10 et 11 novembre les Rencontres de l’ESS pour faire découvrir ses principes au grand public. Le premier d’entre eux ? L’absence de bénéfice. « On n’est pas là pour faire du profit, affirme Stéphane Guiral, coordinateur de l’association. Ce qui nous intéresse, c’est de créer de l’activité de manière équilibrée, à tout point de vue – au niveau monétaire, mais aussi humain –, de ne pas reproduire des injustices. »
Cela tombe bien, c’est aussi le premier point évoqué par Hugues Sibille, président du Labo de l’ESS : « Etre dans l’ESS, c’est être non lucratif. A la fin de l’année si vous avez des excédents, vous devez les laisser dans l’association. »
Un autre précepte de l’économie sociale et solidaire, selon lui, est «la gouvernance démocratique, selon le principe “une personne égale une voix” ». Un concept appliqué à la lettre aux Ateliers du vent. «Quelques mois après votre adhésion, vous pouvez devenir membres du bureau ou de beaucoup d‘autres instances. Il est possible de prendre part à des projets, de les construire, insiste Stéphane Guiral. C’est une des pièces maîtresses de la posture de l’association : la démocratie, pas seulement dans la gouvernance, mais aussi dans la conception et la réalisation des projets. »
Tisser des liens
« Au-delà de la création artistique avec des moyens mutualisés et de la diffusion des oeuvres, notre but est d’être en lien avec le quartier et les personnes qui l’habitent, explique le coordinateur de l’association. Par exemple, on a ouvert un bar d’été, qui était un prétexte à la rencontre où pouvaient se tisser des projets. La rencontre humaine est au bout de chaque ligne des projets associatifs». Tous ces éléments rejoignent aussi un autre aspect de l’ESS. Hugues Sibille parle de «l’utilité sociale» inhérente à l’économie sociale et solidaire. Pour le directeur du labo de l’ESS, «le mot “social” est à prendre dans le sens de “socialiser” et le mot “solidaire” rapproche des exclus, des gens en difficulté». Les Ateliers du vent s’inscrivent parfaitement là-dedans, à privilégier le lien social plutôt que le cordon de la bourse.
« On n’est pas là pour faire du profit.» Stéphane Guiral, coordinateur