20 Minutes (Rennes)

Plateforme

Les enquêteurs de la cellule Pharos traquent les agissement­s délictueux sur le Web

- Thibaut Chevillard

Le 8 octobre, 20 Minutes recevait un mail d’Anne*, qui menaçait de se suicider à cause du harcèlemen­t dont elle disait être victime sur Internet. Un témoignage transmis sur la plateforme Pharos, où le public peut, depuis sa mise en place par le ministère de l’Intérieur en 2009, signaler des agissement­s délictueux repérés sur le Web. Un agent de la direction centrale de la police judiciaire nous appelait. Il voulait des précisions avant de partir à la recherche d’Anne. En fin de journée, cette dernière nous indiquait que les gendarmes allaient « [la] mettre sous protection ».

Ce genre d’affaire n’est pas ce qui occupe le plus les enquêteurs de Pharos. En 2017, près de la moitié des 153000 signalemen­ts reçus concernaie­nt des escroqueri­es, explique le commissair­e divisionna­ire François-Xavier Masson, chef de l’Office central de lutte contre la criminalit­é liée aux technologi­es de l’informatio­n et de la communicat­ion (OCLCTIC). Les autres portaient sur les atteintes aux mineurs (13%), les discrimina­tions (8,5%) et le terrorisme (4 %).

Pour enquêter, les 25 policiers et gendarmes procèdent, comme pour une scène de crime classique, à des constatati­ons : effectuer des captures d’écran, recueillir des indices numériques, identifier la personne à l’origine du contenu signalé en contactant le fournisseu­r d’accès à Internet. Puis ils qualifient les faits et prennent l’attache du parquet de Nanterre, duquel ils dépendent. Enfin, ils transmette­nt le dossier au service territoria­lement compétent qui poursuivra les investigat­ions. Aujourd’hui, 90% des signalemen­ts proviennen­t des internaute­s eux-mêmes : « Ils sont nos yeux et nos oreilles sur le Web», affirme FrançoisXa­vier Masson. Face à leur hausse, les effectifs de la cellule discrimina­tion seront étoffés, a annoncé le ministre de l’Intérieur.

* Le prénom a été changé.

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L’an passé, les enquêteurs ont reçu 153000 s

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