Le Bataclan, trois ans après
A la veille des commémorations du troisième anniversaire de la tragédie du 13 novembre, qui a fait 130 morts à Paris et au Stade de France, une nouvelle page de l’histoire du Bataclan s’apprête à s’écrire. L’objectif : redonner à la salle son pouvoir d’attraction qui la faisait rivaliser avec la Cigale, le Trianon ou l’Olympia. Ce sera avec, à sa tête, Florence Jeux, nommée par le groupe Lagardère, qui possède désormais toutes les parts de la salle parisienne.
Un statut à éclairer
Depuis deux ans, le Bataclan peine à remplir sa grille de programmation. «Un peu plus de 70 concerts ont été programmés en 2018. C’est encore faible », convient Jérôme Langlet, président de la branche Lagardère Live Entertainment. Beaucoup d’artistes hésitent encore à se produire, quand certains autres s’y refusent catégoriquement, tels Francis Cabrel, qui s’en sent «incapable», ou Nicola Sirkis, d’Indochine, qui estime que ça doit rester «un lieu de respect et de mémoire, un sanctuaire ou un monument ». Le rappeur Médine avait, lui, prévu d’y donner deux concerts mi-octobre. Mais une polémique concernant ses chansons l’a contraint à annuler sa venue. «A partir du moment où le Bataclan a rouvert, on ne peut pas interdire les concerts qui s’y produisent, considère Emmanuel Domenach, rescapé de l’attentat. On crée une censure fondée sur rien. La polémique autour de Médine risque d’en appeler d’autres, tant qu’on n’aura pas réglé le problème du statut du Bataclan. »