Transmettre son exploitation, ça se prépare
La Bretagne voit des fermes disparaître
Le problème se pose déjà. Alors que les consommateurs prônent un retour au manger local, les agriculteurs sont de moins en moins nombreux à exercer. Et le pire pourrait être à venir, car de très nombreux départs à la retraite sont à prévoir. L’une des principales inquiétudes porte sur la transmission. Dans un contexte délicat pour l’agriculture, comment vendre sa ferme ? En Bretagne, le sujet inquiète.
Les enfants pas toujours là
Dans la région, plus d’un tiers des cessions se font hors du cercle familial. Un phénomène nouveau. « Avant, la question ne se posait pas. On transmettait l’exploitation à ses enfants. Mais c’est de moins en moins le cas », explique Marie-Isabelle Le Bars, chef du service installation à la chambre d’agriculture de Bretagne. L’institution organise cette semaine plusieurs rendez-vous pour informer les futurs cédants et les rassurer. « Le premier des conseils, c’est d’anticiper. On ne vend pas son exploitation comme on vend une maison. » En fin de carrière, Elisabeth Chevrier et son mari s’apprêtent à céder leur ferme située près de La Guerche-de-Bretagne. Sans inquiétude, mais avec pas mal de questions. « Notre exploitation est petite donc ça n’a pas été trop difficile de trouver un repreneur. Mais ce n’est pas simple sur le plan administratif. » La ferme reviendra à un jeune du coin, qui souhaitait s’installer. « On avait envie de transmettre. Cette ferme, cela fait quatre générations que la famille l’exploitait. C’est toute une mémoire qui va s’arrêter. » Que vont devenir les autres fermes ? Elles sont parfois rachetées pour agrandir des exploitations existantes. « Le risque, c’est de n’avoir que des grosses structures. Ce n’est pas ce que nous souhaitons », rappelle Marie-Isabelle Le Bars.
« C’est toute une mémoire qui va s’arrêter. » Elisabeth Chevrier, agricultrice