Des oreilles pour écouter les histoires des détenus âgés
Des bénévoles rencontrent les détenus les moins jeunes
Ils représentent 12% des 70000 détenus que compte la France. Les plus de 50 ans sont pourtant au coeur des préoccupations de l’administration pénitentiaire. Souvent isolés, les détenus âgés ne partagent pas grandchose avec les jeunes minots qui peuplent les maisons d’arrêt. Pour rompre cet isolement, les bénévoles de l’association Les Petits Frères des Pauvres vont régulièrement leur rendre visite derrière les barreaux.
« On vieillit plus vite en prison »
A Rennes, une équipe est en cours de constitution et devrait intervenir rapidement auprès de ceux que l’association appelle « les aînés ». « On vieillit plus vite en prison. On est en marge de la société et la vie y est dure. Mais l’isolement carcéral accroît encore ce vieillissement », explique Frédéric Mary, référent de l’équipe rennaise des Petits Frères des Pauvres. Son association organise ce jeudi à Rennes un débat sur ce thème*. Delphine Dhombes connaît bien la question. La bénévole intervient chaque semaine à la prison de Fresnes (Valde-Marne) pour écouter les détenus. « On a souvent affaire à des auteurs de crimes. Ils ne sortent pas en promenade, n’ont plus de relation avec leur famille. Ils n’ont rien en commun avec les jeunes détenus. Ils les voient bien souvent comme des racailles », témoigne celle qui est professeure en collège. « On parle de tout et de rien. De leur incarcération, de leur vie d’avant, de ce qu’ils ont fait pour être là. » Mais pourquoi des détenus viennent-ils se confier à des inconnus ? « Parce qu’on a un regard neutre. On n’est ni psy, ni médecin. On ne juge pas, on n’évalue pas. On est juste là pour parler. » A Rennes, les bénévoles espèrent intervenir à la prison des femmes et des hommes. * Ce jeudi à 19 h 30 à la Parcheminerie.
« On ne juge pas. On est juste là pour parler. » Delphine, bénévole.