Le made in France passe au juste prix
Réglementée depuis 2014, la production française équitable prend une part croissante dans un marché encore réduit
Quand on pense à du riz estampillé commerce équitable, on pense au riz thaïlandais… mais aussi de plus en plus au riz camarguais. Le commerce équitable « made in France » s’invite peu à peu sur les étals des supermarchés et coopératives.
D’après les chiffres de Commerce Equitable France, la plateforme qui regroupe les acteurs hexagonaux du secteur, les ventes de produits issus des filières françaises ont progressé de 18 % en 2017 par rapport à l’année précédente. En France, ce système d’échange, qui se fonde principalement sur la garantie d’une rémunération juste pour les producteurs, se développe « depuis le début des années 2010 », précise Julie Maisonhaute, déléguée générale adjointe de cette plateforme. Mais la date clé, c’est 2014, lorsque la production équitable d’origine tricolore a été « réglementée par la loi Economie sociale et solidaire ». Cet essor s’expliquerait par « une certaine prise de conscience par les consommateurs des difficultés des agriculteurs, notamment avec la médiatisation des crises du lait ou du porc ».
Des garanties offertes
Et plus la demande des consommateurs s’accroît, « plus les industriels ont besoin de sécuriser leurs approvisionnements, poursuit-elle. Or, comme le commerce équitable se base sur des contrats avec les producteurs, il offre cette garantie. » Toutefois, cette croissance à deux chiffres ne doit pas masquer la dimension encore très étroite du marché. L’achat de produits estampillés commerce équitable ne représentait en 2017 qu’un milliard d’euros sur le marché hexagonal, dont 323 millions d’euros de « made in France ». La même année, les Français dépensaient 160 milliards d’euros en produits alimentaires.