Le hameau aux deux départements réunifié
Sept habitants ont changé de région au 1er janvier
« On a fait le réveillon ici. On a fêté en même temps la nouvelle année, le déménagement et la crémaillère. Sans avoir à bouger un meuble. » François Ruanlt est désormais Breton. Cet exploitant agricole domicilié à La Lamberdais a vu son petit hameau intégrer la commune de Grand-Fougeray, en Ille-et-Vilaine, au 1er janvier. Un soulagement. Depuis 2005 et son arrivée sur le lieu-dit, l’éleveur de porcs possédait une maison en Loire-Atlantique mais son jardin et sa ferme étaient domiciliés en Ille-et-Vilaine. Sa voisine connaissait une situation plus ubuesque encore, puisque la moitié de sa maison se trouvait en Pays de Loire, quand l’autre était bâtie en Bretagne. A la faveur d’un échange de parcelles entre les communes de Mouais et de Grand-Fougeray, la situation est revenue à la normale au 1er janvier pour les sept habitants. « Nous avons échangé 43 ha. Ce sera beaucoup plus pratique pour les habitants », résume le maire de Mouais, Yvan Ménager (sans étiquette). Pendant un an, il a travaillé de concert avec son homologue breton pour convaincre départements et régions et le conseil d’État du bien-fondé de cet échange.
Deux facteurs à la maison
C’est la construction de plusieurs maisons en 2004 qui avait déclenché cette bizarrerie géographique dans le hameau. Un petit bled rural niché à deux pas de la quatre voies RennesNantes, flirtant partout avec la frontière régionale. Ni vraiment breton, ni vraiment ligérien. « On avait deux facteurs, deux collectes de déchets, deux secteurs d’intervention pour les pompiers », poursuit le maire. Les habitants, eux, recevaient deux avis de taxe foncière et de taxe d’habitation. « Cela va nous simplifier les tâches administratives », explique, satisfait, François Ruanlt. Depuis le 1er janvier, sa maison et son exploitation agricole sont domiciliées dans la même commune, mais aussi dans le même département et dans la même région. Il lui faut maintenant refaire tous ses papiers d’identité et sa carte grise. « Je suis né à Rennes, j’ai grandi en Ille-et-Vilaine. Je n’ai rien contre la Loire-Atlantique, mais ce n’était pas chez moi », glisse l’agriculteur. Assis sur son tracteur, son père opine. « C’était bizarre cette situation. »
« Je n’ai rien contre la Loire-Atlantique, mais ce n’était pas chez moi. » François, un habitant