Des scientifiques découvrent une mystérieuse épave
En cherchant le bâtiment militaire La Cordelière, les scientifiques ont trouvé l’épave d’un navire marchand de la même époque
Plus de cinq cents ans après son naufrage, on est toujours sans nouvelle de La Cordelière. Le navire de guerre breton avait sombré au large de Brest en 1512 lors d’une bataille épique contre les troupes anglaises. Son adversaire britannique, le Regent, avait également coulé lors de cet affrontement qui avait duré plusieurs heures. « Les deux bateaux, chargés de munitions, ont fini par exploser avant de couler avec près de 2 000 hommes à bord », indique l’archéologue Michel L’Hour, directeur du département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (Drassm).
Pour tenter de retrouver les deux épaves, une campagne de prospection sous-marine a été menée cet été près de l’entrée du goulet de Brest dans un périmètre de 5 km². Malheureusement pour les chercheurs, ils n’ont trouvé aucune trace de La Cordelière ni du Regent. Pas de quoi pour autant plomber le moral des troupes. « Peut-être qu’on ne trouvera rien la première fois. Mais on finira un jour par retrouver ces épaves, même si c’est dans trois siècles ! », avait d’ailleurs prévenu Michel L’Hour avant le lancement de la première campagne. Et comme les fouilles archéologiques révèlent toujours des trésors, c’est un autre navire gisant au fond de la mer qui a été découvert. « C’est un navire en bois qui présente les mêmes particularités architecturales que ceux que nous cherchions. Mais ce n’est ni La Cordelière ni le Regent », indique l’archéologue. Pour l’heure, on sait encore peu de chose sur ce navire, rebaptisé Sud Minou 1, en référence à la zone où il a été retrouvé. « Il pourrait dater de la période entre le XIVe siècle et le XVIe siècle. Mais ce n’était pas un navire de guerre car nous n’avons pas trouvé trace d’artillerie. Peut-être que c’était un navire marchand », s’interroge-t-il. A l’intérieur de l’épave, les chercheurs ont découvert une dizaine d’ancres ainsi que des poteries et une pièce énigmatique. « Un véritable ovni dont nous n’avons toujours pas réussi à déterminer la provenance », précise le directeur du Drassm. Cet été, une expertise robotisée de l’épave du Sud Minou 1 sera menée. Parallèlement, une seconde campagne de fouilles aura lieu pour retrouver la trace de La Cordelière et du Regent. « L’année 2019 nous offre des perspectives enthousiasmantes avec encore plein de choses à découvrir », assure Anne Gallo, vice-présidente de la région Bretagne chargée du patrimoine.
« Nous n’avons pas trouvé trace d’artillerie. » Michel L’Hour, directeur du Drassm