Sans briller, Rennes s’offre un nouveau derby à Nantes
En battant Nantes (0-1) dimanche, Rennes, sans avoir fait un grand match, continue sa belle série au stade de la Beaujoire
«On est chez nous, on est chez nous!» La grosse colonie de supporters rennais présente à la Beaujoire peut chanter à tue-tête son refrain favori depuis maintenant quatorze ans dans le stade nantais. Le SRFC a encore une fois joué un bien vilain tour à son voisin en s’imposant d’une courte tête (celle de Da Silva à la 13e) dimanche. Pour la note artistique, on repassera. Le coach Julien Stéphan n’a pas été emballé par le jeu de sa formation, mais il a néanmoins apprécié l’émergence de certaines «valeurs». «On a fait preuve de générosité, surtout en deuxième période, quand on avait des difficultés à tenir le ballon, a expliqué le technicien. On ne peut pas être toujours hyper performants sur le plan collectif et, si on veut durer dans ce championnat et prendre des points partout, il faut afficher ce genre de valeurs. » Rennes a tangué, en concédant beaucoup de tirs (22, dont seulement 3 cadrés), mais n’a jamais semblé être proche de la noyade tant son bloc équipe a fait front. Un nouveau style parfaitement décrit par Clément Grenier : « On a montré des valeurs de générosité, de l’expérience, du caractère. Cela m’a rappelé quelques victoires en Italie [il a joué à Rome en 2017], et celles-ci sont les plus importantes et donnent de la confiance. On est resté serein. On aime avoir le ballon, mais on a prouvé que, quand on l’a un peu moins, on est capable de réaliser des résultats à l’extérieur… »
Après l’ouverture du score de Da Silva de la tête, les Rennais ont souvent couru après le ballon (46 % de possession). Puis, quand ils l’ont récupéré, ils l’ont souvent mal utilisé, comme en atteste le peu d’occasions franches et le chiffre famélique de tirs (six tirs, dont un cadré). «Ce n’est pas la plus belle victoire, ce n’est pas le plus beau football pratiqué, mais le principal est qu’on se soit montré efficace et qu’on reparte avec les trois points », résume, de manière pragmatique, Benjamin Bourigeaud. Même le président Olivier Létang a goûté le nouveau style peu glamour de son SRFC : « Le contenu n’a pas forcément été extraordinaire d’un point de vue technique, mais on a retrouvé des valeurs : esprit de solidarité et de combat. » En attendant, ça fait quatre victoires en quatre matchs pour Rennes sous les ordres de Julien Stéphan. Ça commence à compter, surtout quand on ajoute qu’il n’y a aucun but encaissé sur ces quatre rencontres. L’ambition bel et bien de retour à Rennes (7e de L1) ? « Cette 5e place est un objectif, lance Grenier. Après, si on peut aller plus loin, on ne s’en privera pas…»
« Le contenu n’a pas été forcément extraordinaire au niveau technique. » Le président Olivier Létang