L’inquiétant profil psychiatrique de la suspecte de l’incendie du 16e
A 40 ans, Essia B. a déjà effectué 13 séjours en hôpital psychiatrique. La dernière fois qu’elle en est sortie, « sur décision médicale », c’était le 30 janvier. Moins d’une semaine plus tard, elle est suspectée d’avoir mis le feu à son immeuble de la rue Erlanger (Paris, 16e), dans la nuit de lundi à mardi, après s’être disputée avec un voisin. Le bilan est dramatique : au moins 10 personnes sont décédées, 96 autres ont été blessées, dont 8 pompiers, a indiqué mercredi le procureur de la République de Paris, Rémi Heitz. Lors de son interpellation, Essia B. était «en état d’ébriété, avec un taux d’alcool de 0,52 mg par litre d’air expiré». Devant les enquêteurs, elle a assuré ne pas être l’incendiaire. Sa garde à vue a dû être suspendue, car incompatible avec «sa santé mentale». Elle a alors été admise à l’infirmerie psychiatrique de la préfecture de police. «Si son état de santé n’évolue pas, elle pourra faire l’objet (...) d’une mesure d’hospitalisation d’office», a expliqué Rémi Heitz. «Il reviendra à des experts psychiatres désignés dans le cadre d’une information judiciaire qui sera ouverte la semaine prochaine d’indiquer si le discernement de cette femme était ou non altéré ou aboli au moment de la commission des faits qui lui sont reprochés», a fait savoir le magistrat.
Il a précisé que, même si Essia B. n’a jamais été condamnée, elle a été impliquée dans « deux procédures en 2016 », l’une pour vol, l’autre pour violences. Elles avaient été classées en raison de «[son] état mental».