20 Minutes (Rennes)

La partition pour monter en gamme

S’il n’y a pas de recette miracle, quelques démarches peuvent aider à faire connaître son oeuvre

- Alexis Moreau

Comment passer de la scène d’une MJC en banlieue de Rennes aux lumières du Zénith de Paris ? Cette question, tous les groupes amateurs se la posent un jour. Heureuseme­nt, des pistes de réflexion émergent.

Multiplier les initiative­s. Ulysse est membre du groupe Dimanche. Pour sortir de l’anonymat, ce duo a travaillé sa musique « sans accompagne­ment extérieur » avant de participer à des concours et des appels à projets. «Dans le cadre des Inouis du Printemps de Bourges (un dispositif de repérage de nouveaux talents), nous avons fait un concert de sélection et un membre du jury, programmat­eur d’une salle à Dunkerque, nous a mis sur une date. Que nous soyons choisis ou pas. » Jean-Louis Brossard, directeur artistique du festival des Transmusic­ales, était mi-janvier, aux Pays-bas, à Eurosonic, « pour voir des groupes en live et éventuelle­ment les contacter par la suite. Je fonctionne aussi grâce aux mails, que je reçois de la part de labels ou d’anonymes qui cherchent à me présenter des artistes. » Pour Paul Bessone, directeur de l’Institut des métiers de la musique à Paris, si « la bonne stratégie est d’être actif, chaque acte doit permettre une améliorati­on. »

Les réseaux ne font pas tout. Nouer des contacts, multiplier les concerts… Est-ce encore nécessaire à l’heure où YouTube et Soundcloud permettent à chacun d’offrir ses morceaux au monde entier ? « Il y a des artistes qui annoncent avoir réussi uniquement par ce biais, lance avec ironie Paul Bessone. Certains vous diront qu’on peut se passer d’un studio, d’instrument­s, de musiciens, et même de savoir chanter. Mais à quoi ça sert de balancer un titre en pâture sur le web en oubliant de travailler sur les métadonnée­s, et les tags ? » Sans ce travail de référencem­ent, « votre morceau ne sera qu’une ligne au milieu d’une base de données », prévient-il.

Bien s’entourer pour se concentrer sur la musique. Démarcher, faire sa promo dans l’espoir de placer son nom sur une affiche ou dans une playlist prend du temps. Un temps que les musiciens ne passent pas à composer et jouer. « Il y a peu, je ne savais pas ce que c’était qu’un contrat d’artiste et rencontrer des profession­nels peut donner le tournis, donc nous allons prendre un manageur pour gérer tout ça », explique Ulysse. «On peut se passer d’un label mais pas d’un tourneur. C’est lui qui va lier des contacts avec des festivals, des salles, et trouver des premières parties et c’est essentiel », conclut Jean-Louis Brossard. Alors, prêts à décoller ?

« Chaque acte doit permettre une améliorati­on. » Paul Bessone, directeur de l’Institut des métiers de la musique

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Les tremplins des festivals donnent de la visibilité aux groupes amateurs.

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