20 Minutes (Rennes)

Vincent Glad était aussi derrière le compte Twitter @foutlamerd­e

- Philippe Berry

« J’ai été traitée de pute. J’ai été dénigrée. Je ne parvenais plus à ouvrir mon PC ni à lire mes mails. Ils étaient d’abord deux, puis beaucoup plus. Ils ont dit que j’étais folle.» Presque dix ans après les faits, Florence Desruol a encore la voix qui tremble quand elle raconte les attaques qu’elle dit avoir subies sur Twitter par plusieurs membres de la Ligue du LOL (LDL) pendant des années. Elle accuse notamment le créateur du groupe Facebook, Vincent Glad, d’avoir utilisé plusieurs comptes sous pseudonyme pour l’attaquer entre 2009 et 2011, notamment via @foutlamerd­e. Contacté par 20 Minutes, le journalist­e, mis à pied à titre conservato­ire par Libération lundi, a d’abord nié en bloc, avant de changer sa version : « Concernant @foutlamerd­e, j’étais effectivem­ent une des six ou sept personnes à avoir le mot de passe du compte. Je pense avoir posté 15 % à 20 % du contenu. J’ai plusieurs fois demandé qu’on ferme le compte parce que ça devenait invivable pour moi, on me soupçonnai­t d’écrire des tweets que je n’avais pas écrits. Ça n’a pas été fait. C’était une erreur.» Florence Desruol accuse également un autre journalist­e, François-Luc Doyez, pigiste pour Slate à cette époque et mis à pied par Les Inrocks mardi, selon Le Monde, de s’être caché derrière @foutlamerd­e pour l’attaquer. Contacté par 20 Minutes, François-Luc Doyez n’a pas souhaité répondre. Florence Desruol n’est pas la seule victime de @foutlamerd­e. Ce compte collectif a également régulièrem­ent pris pour cible l’auteure féministe Daria Marx et la blogueuse Capucine Piot. On y retrouve encore aujourd’hui de nombreux tweets misogynes et grossophob­es, qui parlent d’eux-mêmes. « A la relecture des messages aujourd’hui, je suis choqué par ce qui a pu y être écrit», réagit Vincent Glad.

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