Deux trains sur une même voie pour faciliter le trafic
SNCF Réseaux a l’intention de faire stationner deux trains sur une même voie, à partir de 2023, afin de tenter de désengorger le trafic
Ces dernières années, Rennes connaît une forte croissance démographique. Et cette hausse n’est pas près de s’arrêter, avec 95 000 habitants supplémentaires attendus dans sa métropole à l’horizon 2040, rapporte une récente étude prospective de l’Insee. Si cette tendance réjouit les élus, elle n’est pas sans poser quelques problèmes, à commencer par la question des transports. Comme sur la rocade, le réseau ferroviaire est saturé aux heures de pointe avec des TER bondés le matin et le soir en gare de Rennes, où circulent environ 400 trains chaque jour.
Une étude, commandée l’an dernier par le Conseil régional de Bretagne, avait d’ailleurs confirmé ce constat. « Les réserves de capacité sont désormais très faibles en heures de pointe, était-il mentionné dans le document. Les premiers enseignements des études réalisées confirment les difficultés, voire l’impossibilité d’amélioration des fréquences des TER sur la plupart des axes. »
Pour désengorger le réseau et permettre la circulation de trains supplémentaires, SNCF Réseaux a peut-être bien trouvé la solution. Elle s’appelle « 2 TMV », comme deux trains sur une même voie. Ce nouveau dispositif, qui sera testé en gare de Rennes, doit permettre à deux trains de stationner en même temps sur un seul et même quai.
« Pour des raisons de sécurité, on ne peut pas le faire pour l’instant, indique Christophe Huau, directeur territorial SNCF réseau pour les régions Bretagne et Pays-de-la-Loire. Mais ce sera bientôt possible avec le déploiement d’un nouveau système de signalisation. » Grâce à un accord trouvé entre l’Etat, la région, SNCF Réseaux et la métropole, une enveloppe de 9 millions d’euros a déjà été allouée pour ce projet. Le calendrier est également déjà fixé, avec la mise en place du dispositif, à partir de l’année 2023. A cette date, cinquante-six sillons ferroviaires, des créneaux horaires sur lesquels un train a l’autorisation de circuler, seront alors ajoutés.
Pour Emmanuel Couet, président de Rennes Métropole, cela devrait permettre la circulation «d’une trentaine de trains supplémentaires » aux heures de pointe, chaque jour, sur les cinq branches de l’étoile ferroviaire rennaise. SNCF Réseaux compte également sur cette innovation pour « développer le trafic en heures creuses » en augmentant la fréquence des trains pour les usagers.
Évoqué le 30 janvier dernier au conseil de Rennes Métropole lors de l’adoption du nouveau plan de déplacements urbains, le sujet a fait ressurgir l’idée d’un futur RER rennais que défendent notamment Les verts et La France insoumise. « C’est une première étape », souligne Christophe Huau, sans pour autant se projeter davantage.
Neuf millions d’euros alloués