A fond sur la mobilité
A moins d’un mois de l’élection, les candidats avancent leurs idées afin de faciliter les déplacements à vélo en ville.
«La Bretagne, avec tous ses champions cyclistes, y connaît quelque chose au vélo. » La phrase est signée Franck Darcel, chef de file de la liste Rennes Bretagne Europe. Troisième du palmarès de la Fédération française des usagers de la bicyclette, Rennes a fait la part belle aux cyclistes en aménageant des voies sécurisées et en améliorant les services, comme le stationnement ou la location longue durée de vélos électriques. « Mais il faut encore faire plus», reconnaît la maire Nathalie Appéré, qui briguera un second mandat en mars.
Une priorité, la sécurité
Deux accidents mortels en moins de quinze jours l’ont confirmé : il y a urgence à sécuriser les trajets. Tous les candidats font de la protection des cyclistes l’une de leurs priorités. Cela passe par « une sécurisation des parcours », selon Enora Le Pape. « Il y a des mesures d’urgence à prendre sur la continuité des itinéraires, sur l’aménagement des carrefours », indique la candidate de la France insoumise. Avec son équipe, elle a mené une action vélo il y a quelques jours pour marquer au sol « une dizaine de points dangereux » identifiés dans la ville. Hantise des cyclistes, ces points noirs seront « intégralement résorbés sous trois ans », si l’on en croit Nathalie Appéré. Le candidat écologiste Matthieu Theurier propose d’engager «un plan de sécurisation» de ces zones accidentogènes et « d’éliminer les discontinuités du réseau cyclable », comme le suggère également la marcheuse Carole Gandon. Outre ces aménagements, la sécurité passe pour Franck Darcel par la création « de véritables pistes cyclables » maillées en réseau « pour rejoindre toutes les villes du Grand Rennes par ce mode de transport ». Ce réseau express vélo existe déjà à Rennes sur près de 16 kilomètres. Mais Nathalie Appéré veut porter ce chiffre à 100 km pour atteindre « les communes de la deuxième ceinture ». Matthieu Theurier partage cette même ambition et se donne l’horizon 2024 pour la mettre en oeuvre. Candidat de la droite et du centre, Charles Compagnon voit encore plus grand en évoquant « 150 kilomètres de voies nouvelles » pour relier les communes de la métropole. Dans le coeur de la capitale bretonne, Carole Gandon propose quant à elle d’expérimenter « une ou plusieurs vélorues » comme cela existe déjà à Bordeaux, Lille ou Strasbourg, les voitures ayant interdiction sur ces axes de doubler les cyclistes.
Question stationnement, la ville compte 950 places sécurisées et gratuites dans des parcs et plus de 10 000 arceaux sur la voie publique. Nathalie Appéré propose ainsi d’«augmenter l’offre ». Matthieu Theurier évoque, lui, le déploiement de 8 places minimum dans chaque rue de la ville avec « un objectif d’un stationnement vélo pour 15 habitants ».