Chaque candidat a sa façon de bâtir des logements
La politique de construction de logements menée par la majorité sortante est critiquée par la plupart des candidats
Engagée dans une politique de construction intensive de logements, la maire (PS) sortante y voit un moyen de lutter contre la spéculation. « Si on laisse faire le marché, les prix grimpent, on exclut les plus modestes », se défend Nathalie Appéré. D’après l’Insee, 90 000 nouveaux habitants sont attendus d’ici à 2035 dans la métropole, ce qui nécessitera de bâtir 65 000 logements. Mais tous les candidats ne veulent pas construire de la même façon.
« Aujourd’hui, c’est du logement à tout prix », attaque Charles Compagnon. Le candidat de la droite et du centre propose de créer une nouvelle gamme, à mi-chemin entre le marché privé et le logement social. Il pense à « des maisons compactes » avec un petit jardin, « pour les familles qui doivent s’éloigner de Rennes ». L’ancien patron des commerçants souhaite « densifier les zones de bureaux et de commerces » plutôt que les logements, en proposant des petits immeubles de trois ou quatre étages dans des zones comme la Route de Lorient. « Construire moins vite et pour tous » : l’idée est reprise par d’autres candidats.
Employer des écomatériaux
Les écologistes proposent de ramener le nombre de constructions à 1 800 par an et d’imposer un « coefficient de végétalisation » aux promoteurs. La liste emmenée par Matthieu Theurier milite pour l’abandon des projets de tours et d’immeubles de grande hauteur et souhaite favoriser « l’emploi des écomatériaux comme le bois, le chanvre ou la terre ».
Carole Gandon propose de «préserver le patrimoine bâti » et, elle aussi, d’utiliser des écomatériaux. La candidate LREM souhaite « un moratoire sur la construction de tours ». Enora Le Pape (LFI) veut « réparer la ville». «On nous fait croire qu’il faut construire soit à l’horizontale, soit à la verticale. Il y a une troisième voie qui consiste à rénover l’existant, à exploiter les bâtiments sous-utilisés », promet la candidate.
La maire sortante propose de « maintenir l’objectif de construire 1 500 à 2 000 logements par an » et de « garantir la mixité sociale ». Nathalie Appéré envisage une charte qui « garantira la concertation ». L’élue socialiste espère ainsi limiter les critiques. « Oui, je défends l’immeuble de grande hauteur, mais je n’en défends qu’un seul : celui de la tour Samsic à la gare », promet la socialiste.
Le candidat Frank Darcel plaide, lui aussi, pour «un moratoire sur les destructions de maisons et d’immeubles anciens ». Pour densifier la ville, il mise sur un projet de « Grand Rennes » rassemblant la ville centre et les 12 communes qui l’entourent. Candidat du RN, Emeric Salmon souhaite «permettre à ceux qui le souhaitent de vivre en dehors de Rennes » en « déconcentrant l’activité économique » sur le territoire.