Les choucas des tours agacent les agriculteurs
Les ravages occasionnés par ces oiseaux dans les exploitations agricoles excédent
Hitchock aurait pu tourner son chefd’oeuvre Les Oiseaux dans le Finistère. Depuis une dizaine d’années, le chouca des tours, que l’on confond souvent avec le corbeau ou la corneille noire, sème le trouble. Cette espèce protégée de la famille des corvidés a envahi la pointe bretonne, et plus largement la région. L’oiseau y ravage les cultures, occasionnant d’importants dégâts dans les exploitations agricoles.
«C’est une vraie catastrophe, s’insurge Véronique Le Floc’h, secrétaire générale de la Coordination rurale. Ils s’attaquent aux semis de maïs et aux plants dans les champs et percent les bâches des stocks de fourrage qui nourrissent les bêtes.» Les agriculteurs ne sont pas les seuls victimes des choucas qui rôdent aussi en ville. «Vous avez des nuées de choucas à Quimperlé, qui sont assez perturbants, notamment pour profiter de son jardin», avait indiqué le député (MoDem) Erwan Balanant, en avril 2019. Face à ce fléau, les autorités ont donné leur feu vert l’an passé pour la destruction de 12000 choucas dans le Finistère et 4000 dans les Côtes-d’Armor. «Il y aurait 300000 choucas rien que dans le Finistère donc ce n’est pas en en abattant 12000 qu’on va régler le problème», précise Véronique Le Floc’h. Excédés, certains de ses collègues préconisent de déclasser l’espèce pour en permettre sa régulation.
Des solutions qui font bondir les associations de protection de la nature. «Ce n’est pas en faisant la guerre qu’on règle les problèmes», souligne JeanPierre Roullaud, référent agriculture et biodiversité à Bretagne vivante. Une étude scientifique vient d’être lancée pour mieux cerner l’espèce. «L’enjeu pour les agriculteurs va être de limiter l’accès des choucas à la nourriture, notamment dans les bâtiments d’élevage», précise Jean-Pierre Roullaud, évoquant «la mise en place de filets sur les bâches en plastique » ou « une plus grande fermeture des bâtiments » comme solutions.
Des abattages autorisés