La Premier League divisée sur la reprise
Le championnat anglais avance petit à petit vers la reprise. Mais il reste encore de nombreuses barrières à faire tomber avant que le « project restart », comme ses responsables l’ont nommé, ne puisse aller à son terme. Dans un pays très durement touché par le coronavirus (près de 35000 morts), les réticences sont forcément plus grandes qu’en Allemagne. Alors même si le gouvernement espère un redémarrage à la mi-juin (la date du 12 a été évoquée) et que les 20 clubs de Premier League ont voté lundi à l’unanimité pour une reprise des entraînements en petits groupes, la perspective de disputer les 92 matchs restants cette saison demeure floue. Déjà, l’entraînement avec contacts ne sera pas permis dans l’immédiat. Tant que ce n’est pas le cas, il ne sera pas possible de s’entraîner avec l’intensité nécessaire pour une remise en forme satisfaisante des joueurs. Les équipes vont s’écrouler « comme un château de cartes » en raison des blessures si les matchs reprennent trop tôt, a ainsi prévenu l’entraîneur de Newcastle Steve Bruce, qui milite, lui, pour le début du mois de juillet. Dans le meilleur des cas. Car il faudra aussi, et surtout, réussir à passer outre le traumatisme lié au virus, encore bien présent.
Wayne Rooney, dont la voix a encore du poids même s’il joue désormais en deuxième division, l’a rappelé dans le Times, dimanche : «L’inquiétude, ce n’est pas pour nous, joueurs, si on devait se blesser, mais plus si on devait ramener le coronavirus chez nous et infecter nos proches. Il y a des vies en jeu.» Mardi, le capitaine de Watford, Troy Deeney, a fait savoir qu’il refusait de reprendre l’entraînement de peur de contaminer son fils de 5 mois, atteint de problèmes respiratoires. Les discussions promettent d’être animées dans les semaines à venir.