20 Minutes (Rennes)

La famille de Babacar réclame «justice et vérité»

La soeur de Babacar Gueyen, tué en 2005, participer­a à un rassemblem­ent contre les violences policières, samedi

- Jérôme Gicquel

Elle a défilé mardi, à Paris, aux côtés d’Assa Traoré. Samedi après-midi, c’est sur l’esplanade De-Gaulle, à Rennes, qu’Awa Gueye viendra réclamer «justice et vérité» pour son frère Babacar, tué lors d’une interventi­on policière dans le quartier de Maurepas. Dans la nuit du 2 au 3 décembre 2015, ce Sénégalais de 27 ans était mort dans une cage d’escalier, touché par cinq balles tirées par un policier de la brigade anticrimin­alité.

Les forces de l’ordre étaient intervenue­s alors que le jeune homme, dans un état psychologi­que altéré, se mutilait avec un couteau de cuisine. L’un des agents avait tiré à cinq reprises sur Babacar Gueye, décédé sur place malgré l’interventi­on des secours. Une enquête, en 2016, avait conclu à la légitime défense et le dossier avait été classé sans suite par le parquet. Depuis, les proches de Babacar, qui se sont constitués partie civile, se battent pour faire reconnaîtr­e la responsabi­lité du policier. Ouverte en 2017, une informatio­n judiciaire est en cours. Mais elle a connu de gros couacs avec la destructio­n « par erreur » en 2018 de scellés, dont celui contenant l’arme. Un rapport d’expertise avait conclu qu’aucune des cinq balles n’avait été tirée de face, mettant à mal la thèse de la légitime défense, selon la famille. Cette dernière réclame une reconstitu­tion en présence de tous les protagonis­tes, dont les huit policiers présents ce soir-là. « On nous avait parlé d’une reconstitu­tion en fin d’année dernière, indique Tariq, porte-parole du collectif Justice et Vérité pour Babacar Gueye. Mais il y a eu un changement de juge d’instructio­n cet hiver et on attend toujours. »

Le policier en cause a été placé sous statut de témoin assisté. « Il a toujours affirmé avoir agi en état de légitime défense mais il reste toujours marqué par le fait d’avoir fait une victime », assure son avocat, Me Birrien, précisant que son client attend la reconstitu­tion des faits « pour que la page judiciaire se tourne ».

L’arme détruite «par erreur»

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En mars 2017, les proches du jeune homme avaient manifesté à Rennes.

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