Netflix dynamite l’histoire de France
Les huit épisodes de «La Révolution » proposent une relecture très libre de la prise de la Bastille
La Révolution s’ouvre sur une citation prêtée à Napoléon : « L’histoire est un tissu de mensonges sur lequel on est d’accord. » Le concept de la nouvelle production française de Netflix, en ligne depuis vendredi, est ainsi souligné.
« On a apporté le côté fantastique. L’objectif était de parler à la jeunesse de 2020. » Amir El Kacem, acteur
Les huit épisodes proposent une relecture de la Révolution française comme vous ne l’auriez jamais imaginée sur les bancs de l’école. Et si la prise de la Bastille avait été causée par une épidémie, portant le nom de « sang bleu », ayant contaminé la noblesse et poussé le peuple à se défendre ? Ce révisionnisme par le prisme du fantastique et de l’horreur pourrait faire bondir plus d’un Stéphane Bern.
« Une historienne a relu le scénario pour qu’il y ait une crédibilité d’ensemble, mais cette uchronie, c’est surtout un rêve de cinéphile », explique à 20 Minutes Aurélien Molas, créateur de la série. Enfant de la génération Starfix, il fantasme davantage le XVIIIe siècle devant l’action du Pacte des loups, de Christophe Gans, qu’à travers la vision ampoulée d’Un peuple et son roi, de Pierre Schoeller. « On ne s’est pas éloignés tant que ça de la réalité : il y a eu du sang, des affrontements, les plus faibles opprimés par les puissants, avance Amir El Kacem, qui incarne l’un des rôles principaux, le médecin Joseph Guillotin. La base reste la même, c’est la révolte du peuple pour son émancipation. Ce qu’on a apporté, c’est le côté fantastique. L’objectif était de parler à la jeunesse de 2020. »
L’intrigue de la saison 1 se déroule en 1787, soit deux ans avant la prise de la Bastille. Si la suite n’a, pour le moment, pas été officialisée par Netflix, nul doute qu’Aurélien Molas l’a en tête. Il est fasciné par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, et surtout son article premier : «Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. » « C’est la plus belle phrase de l’histoire de l’humanité, estime-t-il. A quel moment des esprits se sont-ils concertés pour aboutir à cela ? C’est ça qui m’a inspiré : je voulais représenter, à travers des rebondissements, une jeunesse arrivant à cette idée. Cette phrase restera universelle jusqu’à la fin des temps. »