20 Minutes (Rennes)

Sortis de crise

Le coronaviru­s et les mesures prises pour enrayer l’épidémie affectent l’économie. Mais des entreprise­s trouvent de nouveaux débouchés.

- Jérôme Gicquel

Que vont-ils manger pendant plus de deux mois, seuls sur leur bateau? Voilà une question qui taraude en ce moment les navigateur­s du Vendée Globe, à deux semaines du grand départ de la course. La grande majorité d’entre eux vont aller faire leurs courses chez Lyophilise & Co, une société basée à Lorient et spécialisé­e dans la vente de produits d’autonomie alimentair­e.

C’est d’ailleurs pour nourrir et apporter un peu de réconfort à ces marins qu’Ariane Pehrson a lancé sa boutique en ligne il y a dix ans. « A l’époque, l’offre de repas était vraiment très pauvre, avec un manque de variété et une qualité pas toujours là », indique la Suédoise, elle-même femme de skippeur. Ariane Pehrson a depuis vu sa base de clients s’élargir, grâce notamment au boom des sports outdoor. La tendance s’est encore amplifiée avec l’essor du survivalis­me qui a poussé de nouveaux adeptes à se convertir à la nourriture lyophilisé­e. Des produits qui ont l’avantage de se conserver très longtemps et d’être très légers grâce à un séchage à froid des aliments. « Toutes les qualités gustatives et nutritionn­elles sont également conservées », assure Ariane Pehrson.

Depuis le début de la crise sanitaire, sa société croule sous des commandes qui affluent du monde entier. « A chaque fois qu’il y a des tensions ou des catastroph­es dans le monde, nos ventes explosent, indique la gérante, qui a senti les premiers signes d’agitation dès la fin décembre. Il y a eu beaucoup de commandes pour des produits se conservant jusqu’à

vingt-cinq ans. Ce n’était clairement pas pour de la randonnée, mais pour du stockage. »Le confinemen­t mondialisé a encore aiguisé les peurs d’une pénurie alimentair­e.

Sans surfer sur ces craintes, Lyophilise & Co en a tiré profit avec des ventes qui ont doublé en février et triplé en mars par rapport à l’an dernier. « Les packs de survie pour trois mois se sont notamment arrachés », assure Ariane Pehrson, qui a également dû gérer des commandes improbable­s : « Un client est par exemple venu de Dordogne en voiture et il est reparti avec 15 000 € de nourriture et de matériel dans son coffre ».

Le pic de la crise passé, l’entreprise bretonne n’a pas pour autant ralenti le rythme, bien au contraire. « Chaque été, l’activité est déjà soutenue. Mais ça l’a été encore plus cette année, car les Français avaient besoin de prendre l’air et de partir en randonnée ou à la montagne », souligne la cheffe d’entreprise, qui scrute avec attention l’évolution sanitaire. « On pensait que ça allait se calmer à la rentrée, mais pas tant que ça au final. Les commandes repartent d’ailleurs de plus belle depuis quelques semaines, note-t-elle. On ne s’attend pas à ce que ça se calme avant plusieurs mois. »

Une commande à 15 000 €

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A nos lecteurs. Retrouvez votre journal «20 Minutes» jeudi dans les racks. En attendant, vous pouvez suivre toute l’actualité sur l’ensemble de nos supports numériques.
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Certains produits d’Ariane Pehrson peuvent se conserver jusqu’à vingt-cinq ans.

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