Opération reprogrammations
L’association RoseUp a lancé une plateforme de soutien pour les personnes atteintes du cancer
Comme lors de la première vague de l’épidémie de Covid-19, les hôpitaux ont fait face à un afflux massif de patients depuis le début de la seconde vague. Les établissements ont dû, de nouveau, « déprogrammer » opérations, actes médicaux et consultations. Au grand dam des patients, notamment ceux qui se battent contre le cancer. Une situation insupportable pour l’association de patients RoseUp, qui accompagne les malades du cancer et qui a lancé au reconfinement « une plateforme de déclaration permettant aux patients de documenter les reports, annulations dont ils sont victimes», explique Céline Lis-Raoux, directrice de l’association. L’objectif : offrir une écoute et tenter d’obtenir des reprogrammations rapides.
Parmi les actes déprogrammés, «il y a des imageries, des chirurgies de reconstruction – jugées esthétiques donc non urgentes – ou encore l’annulation d’interventions sur des femmes porteuses d’une mutation des gènes BRCA1 ou BRCA2, qui prédisposent à un risque très élevé de développer un cancer du sein ou des ovaires», énumèret-elle. Or, « quand une femme prend la décision de se faire retirer les seins, ce n’est pas anodin, il y a une grosse préparation physique et mentale, souligne Céline Lis-Raoux. Et, les études le montrent, les actes et interventions reportées entraînent par mois de retard un cumul de pertes de chances à cinq ans pour les patientes. » L’une des grandes victoires de l’association, «c’est d’avoir obtenu la reprogrammation de 90% des interventions BRCA, se réjouit la directrice, en organisant les opérations dans d’autres régions moins en tension. » « Cette deuxième vague est une période difficile, et on a autant que possible mis des rustines, assure Céline Lis-Raoux. Maintenant que le pic a été franchi, on attend des reprogrammations massives.» Sur le terrain, les hôpitaux publics commencent une « reprogrammation très prudente des activités chirurgicales et médicales hors Covid-19», observe la Fédération hospitalière de France.
« Pertes de chances »