La magie opère à City grâce à un Guardiola nouvelle formule
En six mois, Guardiola a réussi à se réinventer. Son club, Manchester City, aussi
Volte-face. Et si le temps de Guardiola à City était révolu ? A la fin de l’été lisboète, lors du Final 8, la question se posait après une nouvelle élimination en Ligue des champions. « Il y a eu des incompréhensions sur sa tactique, se rappelle Thibaud Leplat, auteur de Guardiola, éloge du style. Perdre dans de telles circonstances, face à Lyon, c’était un peu vexant.» Six mois plus tard, les Citizens se sont remis à piétiner la Premier League et, en C1, c’est pas mal non plus puisque, avant le 8e de finale retour contre Mönchengladbach ce mardi (21 h), les Skyblues n’ont perdu aucun match.
La renaissance de Guardiola rime avec «Back to basics».
Entre les deux, Pep Guardiola s’est remis en question. D’ailleurs, Lyon ou pas, il avait déjà prévu de le faire en appelant à son secours, au mois de juin, son mentor, Juanma Lillo. Les joueurs, eux, ont pris trois semaines de vacances après l’échec du Final 8 avant de rebasculer, sans préparation physique, sur une nouvelle saison surchargée. « Hors du terrain, il y avait beaucoup de réunions, de vidéos, se souvient Stuart Brennan, du Manchester Evening News. Les joueurs avaient du mal avec ça. Donc, à la place, Guardiola leur a donné plus d’air.»
Pour autant, après 12 journées de championnat, City gagne 5 matchs pour autant de nuls, dont un 1-1 contre West Bromwich, mi-décembre, qui, dit-on, a fait dérailler Pep. Ce dernier sollicite alors son capitaine, avec qui il a une relation privilégiée. «Fernandinho a appelé ses coéquipiers tous en même temps après West Bromwich, détaille Brennan. A la fin, ils se sont tous mis d’accord pour aller dans le même sens.» Derrière, les Skyblues enchaînent 21 succès toutes compétitions confondues.
Sur le plan tactique, la renaissance de Guardiola rime avec « Back to basics ». «Avec Lillo, ils ont réussi à sortir City d’un jeu mécanisé, observe Leplat. Peu de mouvements, que des passes latérales. La démarche a donc été de se réorganiser pour mieux attaquer. Et mieux attaquer chez Guardiola, c’est avoir un joueur en plus sur un espace donné. » Qui dit surnombre dit dépassement de fonction. Un exemple, João Cancelo. Le latéral portugais, fort de son bagage technique et de son impact offensif, est capable d’occuper trois ou quatre postes. Autrement dit, la notion de poste devient superflue et le mouvement, base du succès selon Guardiola, redevient le centre du jeu.
Seul bémol, et nombre de suiveurs du club mancunien le reconnaissent, ce City manque de caractère quand la route s’élève en C1. Marquez avant les Skyblues et vous aurez fait 99 % du chemin. Et Thibaud Leplat de conclure : « Le problème de Guardiola est que la question du caractère est insoluble, elle ne s’achète pas en magasin.»