Un lieu de vie où il fait bon travailler
L’essor du télétravail n’est pas sans effet sur les primo-accédants, qui font primer désormais l’espace sur la proximité des transports
Installer son ordinateur portable sur un coin de table, c’était bon pour les débuts de la crise sanitaire, quand on pensait encore naïvement que c’était une question de semaines. Un an plus tard, travailler plus confortablement de chez soi est devenu une attente qui impacte jusqu’au marché de l’immobilier. Une étude réalisée par De Particulier à particulier (PAP) du 18 au 21 mars sur 18 000 candidats à l’achat (primo-accédants ou non) dévoile que 54% des télétravailleurs souhaitent modifier leur projet immobilier afin qu’il soit adapté à leur nouvelle façon de travailler, et 44% estiment que ce qui leur fait défaut est avant tout l’espace. « Là, il n’est pas question de quelques mètres supplémentaires dans le salon, détaille Corinne Jolly, présidente de PAP, mais d’une pièce en plus qui sera dédiée au travail, et ce de manière durable. Le couple avec deux enfants cherche une maison avec quatre chambres, quitte à s’éloigner géographiquement. »
La fibre devient indispensable
Dans ce contexte, les vendeurs et promoteurs ont tout intérêt à vanter les capacités d’aménagement de leur bien en bureau : pièce au calme (pourquoi pas éloignée des chambres des enfants ou de l’espace de vie), combles, voire atelier ou dépendance. Mais la base, d’après Corinne Jolly, est une bonne connexion
Mon royaume pour un jardin. L’envie d’extérieur frappe l’ensemble du territoire d’après le bilan trimestriel du groupe Laforêt, paru le 31 mars. Pas étonnant qu’il se vende aujourd’hui deux
Internet :
« La fibre n’était pas un atout cité dans les annonces immobilières il y a un an. Désormais, c’est devenu systématique. » Les communes s’échinent à accélérer l’installation du très haut débit, y voyant une opportunité d’attirer ces profils d’actifs au fort pouvoir d’achat. Du côté des promoteurs, la tendance n’est pas encore à modifier les espaces pour créer un lieu de vie et de fois plus de maisons individuelles que d’appartements, inversant la tendance de ces trente dernières années. Pour les appartements, il n’est pas en revanche le critère numéro 1, selon Corinne Jolly travail à la fois. Quelques projets – qui n’ont pas été imaginés à l’origine pour le télétravail en temps de pandémie, mais qui lui siéront bien – émergent toutefois : à Montpellier, la résidence Casa Moov sera pourvue d’un espace de coworking pour ses futurs habitants, que le promoteur Hélénis appelle même « les Moovers ». de PAP. « La localisation prime avant tout. La terrasse sera cependant la cerise sur le gâteau mais attention, c’est quand même rare. » Terrasse ou jardin, c’est la convoitise assurée.