De l’avance... mais quelle alliance ?
Le président (PS) sortant, Loïg Chesnais-Girard, arrive en tête du premier tour marqué par une abstention record. Il pourrait se tourner vers les écologistes ou LREM pour l’emporter.
On annonçait un scrutin ouvert et indécis en Bretagne. Le premier tour des régionales a surtout été marqué, dimanche, par un taux d’abstention historique, avec deux tiers des électeurs bretons qui ont boudé les urnes. Ce premier round n’a pas non plus débouché sur un grand bouleversement politique, avec le président socialiste sortant Loïg Chesnais-Girard qui arrive assez confortablement en tête.
LA PRIME AU PRÉSIDENT SORTANT.
Il n’a pas écrasé le match comme l’avait fait Jean-Yves Le Drian en 2015 (plus de 35 % de voix). Mais Loïg ChesnaisGirard a tout de même réussi son pari, en arrivant assez largement en tête du premier tour, dimanche, avec environ 20,4 % des voix. « Les Bretonnes et les Bretons ont fait un choix clair », s’est félicité l’élu socialiste. Derrière lui, les résultats sont en revanche très serrés pour la seconde place. Au coude-àcoude jusque tard dans la soirée, Isabelle Le Callennec (Les Républicains), Thierry Burlot, candidat soutenu par le LREM, et la candidate écologiste Claire Desmares-Poirrier se tiennent dans un mouchoir de poche, entre 15 et 16 %.
LE RASSEMBLEMENT NATIONAL BOIT LA TASSE.
C’est la soupe à la grimace du côté du Rassemblement national. Un sondage réalisé il y a deux semaines plaçait ainsi le parti de Marine Le Pen en tête des intentions de vote dans la région. Sa tête de liste, Gilles Pennelle, se montrait lui aussi très confiant cette semaine, indiquant qu’il arriverait « largement en tête » dimanche soir. Il n’en a rien été, le candidat RN arrivant très loin de Loïg Chesnais-Girard, avec environ 14,4 % des votes. « C’est la participation ridicule qui nous pénalise, a-t-il estimé. Les jeunes et les catégories populaires qui forment notre électorat ne se sont pas déplacés. »
UNE FUSION, MAIS AVEC QUI ?
Le téléphone portable de Loïg ChesnaisGirard devrait chauffer ces prochaines heures. Sitôt les résultats connus, les appels à des fusions pour le second tour se sont multipliés. L’écologiste Claire DesmaresPoirrier a ainsi appelé de ses voeux au rassemblement de « toutes celles et ceux qui placent l’écologie et les valeurs de gauche au coeur de leurs préoccupations ». Thierry Burlot s’estime quant à lui en capacité « de créer une large majorité », annonçant même « une grande surprise » dimanche prochain. Entre ces deux camps, le président sortant Loïg Chesnais-Girard a refusé de choisir dimanche soir. « Cela aurait été formidable qu’ils viennent avec moi dès le début », a-t-il indiqué, attendant d’avoir les résultats définitifs avant de se prononcer (lire aussi page 8).