Un distributeur de médicament connecté en test en France
Oublier son médicament contre le cancer, c’est l’angoisse de nombreux patients hospitalisés à domicile. Mais peut-être que, demain, un nouvel appareil viendra en soulager certains. Son nom ? Thess. Une innovation que le président de l’Institut de cancérologie Sainte-Catherine à Avignon (Vaucluse), Roland Sicard, développe avec Thess Corporate, une entreprise montpelliéraine. Un patient français, Gérard Pouzol (photo), atteint d’un cancer rare du rein depuis mars 2020, teste actuellement cette innovation chez lui. Depuis un an, une application lui rappelle l’heure de sa prise de médicament. Puis il intègre sur son ordinateur tout événement : oublis, effets indésirables… « Et je les ai tous eus, précise-til. Un jour, ma tension est montée à 18. Plutôt que d’aller à la clinique, la pharmacienne a prévenu mon oncologue, qui a faxé une ordonnance afin de faire baisser ma tension. Avec ce système, réactif, on est beaucoup plus proches de l’équipe soignante. »
« Ça marche bien »
Deuxième fonction de Thess, « c’est un dispensateur de médicament qui tient dans la main et qui est connecté, explique Roland Sicard. Le principe, c’est de donner le bon médicament à la bonne dose et à la bonne heure. » Autre avantage : si le traitement est modifié, ce distributeur intelligent reçoit directement la directive de l’oncologue et adapte la délivrance. « Ça marche bien, c’est fiable », se réjouit Gérard. Pour le moment, l’innovation s’adresse à des patients qui ont des protocoles très lourds et coûteux. Deux études françaises vont être lancées pour deux ans. Elles permettront peut-être à Thess d’obtenir le label de dispositif médical.