20 Minutes (Rennes)

Troisième tour

Le président (PS) de la région, Loïg Chesnais-Girard, a remporté l’élection, dimanche, sans majorité. Il va devoir nouer des alliances.

- Camille Allain

Pas de surprise en Bretagne. Dimanche soir, le président sortant Loïg Chesnais-Girard (PS) est arrivé en tête du second tour des élections régionales, avec près de 30 % des voix. Dans ce scrutin encore marqué par une forte abstention, on notera que l’héritier de Jean-Yves Le Drian a échoué à obtenir une majorité absolue, pas aidé par la quinquangu­laire (cinq listes au second tour) inédite dans la région. Pour le président sortant, le contrat est à moitié rempli. Il va lui falloir glaner quelques soutiens pour obtenir une majorité d’ici vendredi, date de la première session du conseil régional.

UNE NOUVELLE NÉGOCIATIO­N À VENIR.

Il avait négocié pendant des mois sans obtenir de consensus. Il avait ensuite discuté avec les écologiste­s de Claire Desmares-Poirrier, avant de finalement se marier avec l’écologiste Daniel Cueff en vue du second tour. Dès lundi, Loïg Chesnais-Girard va devoir être persuasif pour se trouver quelques alliés et obtenir la majorité absolue qui lui a échappé de peu, avec 40 élus. Il lui en aurait fallu deux de plus pour obtenir cette majorité absolue nécessaire s’il veut gouverner sereinemen­t pendant six ans. Le socialiste l’a joué modeste. « La victoire est belle. Mais le temps de l’élection est terminé. Il est temps de se mettre au travail », a glissé Loïg Chesnais-Girard sous les applaudiss­ements de ses soutiens.

LES ÉCOLOGISTE­S IRRÉCONCIL­IABLES ?

Elle se place déjà comme « la principale force d’opposition crédible ». Sans faire de vague, Isabelle Le Callennec a obtenu la seconde place du scrutin dimanche soir avec 22 % des suffrages. La candidate Les Républicai­ns ne s’alliera certaineme­nt pas avec le président socialiste. Arrivée troisième avec 20 % des voix, Claire Desmares-Poirrier ne semble pas non plus décidée à faire alliance. « Vous n’avez pas la majorité », at-elle martelé sur les plateaux télé face à Loïg Chesnais-Girard. L’élue écologiste mènera un groupe d’une dizaine d’élus au conseil régional.

LE RN ET LREM SE PLANTENT.

Thierry Burlot a bu la tasse dimanche. Dans une région qui avait massivemen­t voté pour Emmanuel Macron en 2017, le candidat LREM a obtenu moins de 15 % des suffrages. Cinquième sur la liste des Côtes-d’Armor, Thierry Burlot ne sera même pas présent au conseil régional. Pas plus que le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand. « Nous nous inscrirons dans une opposition constructi­ve », at-il promis. « Nous pouvons gagner ». Optimiste avant le premier tour, le candidat du Rassemblem­ent national Gilles Pennelle est tombé à moins de 14 % dimanche. « C’est la démocratie qui a perdu », a-t-il lâché, en référence à l’abstention.

DEUX DÉPARTEMEN­TS BASCULENT.

Le scrutin départemen­tal a vu deux territoire­s basculer dimanche. La droite a perdu les Côtes-d’Armor, mais a réussi à ravir le Finistère en emportant 15 des 27 cantons face à la gauche. Pas de surprise dans le Morbihan, où la droite reste aux commandes. Concernant l’Ille-et-Vilaine, les socialiste­s devront négocier avec EELV (LIRE AUSSI P. 6).

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F. Tanneau / AFP Le socialiste Loïg Chesnais-Girard est arrivé en tête avec 30 % des suffrages.
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